Pour paraphraser le fameux slogan de la saucisse hygrade : plus de gens veulent des augmentations de salaire parce que l’inflation augmente, et l’inflation continuera d’augmenter parce que plus de gens auront des augmentations de salaire !
Le cercle vicieux de l’inflation que la Banque du Canada tentera de briser par de fortes hausses du taux directeur.
Depuis le début de l’année, la Banque du Canada a augmenté le taux d’intérêt de 2,25 points de pourcentage, passant de 0,25 % au début de l’année à 2,50 % actuellement.
Malheureusement, malgré un resserrement vigoureux de la Banque du Canada, l’inflation continuera de galoper. C’est pourquoi d’autres hausses de taux directeurs suivront au cours des prochains mois. Il ne faut pas s’étonner de voir le taux directeur fin 2022 autour de 3,50%.
Jusqu’à présent, les augmentations de salaire ont été inférieures à l’inflation.
Prenons les augmentations accordées l’an dernier aux travailleurs à temps plein, de mai 2021 à mai 2022, la dernière période de 12 mois compilée par Statistique Canada.
AU QUÉBEC
Pour l’ensemble des travailleurs, toutes industries confondues, le salaire moyen d’un travailleur à temps plein au Québec était de 32,23 $ l’heure en mai dernier, en hausse de 2,16 $ ou 7,18 %.
Au cours de cette même période de 12 mois, l’inflation au Québec a fait un bond de 7,5 %. Cela signifie que le salaire moyen d’un travailleur à temps plein dans la province est actuellement légèrement inférieur de 3/10 de 1 %.
Mais en ce qui concerne la dernière période de 24 mois, de mai 2020 à mai 2022, là-bas, les salaires accusent un retard significatif par rapport à l’augmentation de l’indice des prix à la consommation.
Alors que l’inflation a augmenté de 11,9 % au cours de ces 24 mois (2 ans), le salaire horaire moyen d’un travailleur à temps plein a augmenté de 7,86 %, passant de 29,88 $ en mai 2020 à 32,23 $ en mai dernier.
Cela signifie que le salaire horaire moyen des travailleurs à temps plein est nettement inférieur à la hausse de l’inflation de 4 points de pourcentage sur deux ans.
Cela équivaut à une perte de pouvoir d’achat de 2 195 $ dans le cas d’un employé à temps plein, dont le salaire annuel moyen est de 58 659 $, au cours d’une année avec une semaine de 35 heures.
LA PIRE ÉCHELLE CANADIENNE
En guise de consolation, sachez que dans l’ensemble du Canada, la perte de pouvoir d’achat des travailleurs à temps plein est plus importante qu’au Québec.
Alors que l’inflation a bondi de 7,73 % au cours des 12 mois de mai 2021 à mai 2022, les Canadiens à temps plein ont vu leur salaire horaire moyen augmenter de seulement 4,33 % (+1,37 $ de l’heure) . ), à 33,01 $ de l’heure.
Pire encore, au cours des 24 derniers mois, de mai 2020 à mai 2022, l’inflation au Canada a bondi de 11,61 %. Et du côté du salaire horaire moyen à temps plein, la croissance des salaires n’a progressé que de 3,8 % au cours de ces deux années.
Par rapport à l’inflation, l’écart salarial à l’échelle du pays s’établit ainsi à près de 8 points de pourcentage. C’est énorme. La perte de pouvoir d’achat s’élèverait à 5 517 $ en un an pour un employé canadien à temps plein.
Avec le faible taux de chômage qui prévaut, il est clair que les salaires couvriront les salaires au cours des prochains trimestres. Cela conduira inévitablement à de nouvelles hausses de prix pour les produits et services.
Nous ne sommes pas sortis du cycle infernal de l’inflation !