Posté à 12h00
                Delphine Belzile La Presse             

Les voyageurs sont bombardés de conseils erronés leur disant de s’isoler à leur retour. L’Agence des services frontaliers du Canada reconnaît les manquements, mais assure qu’un nombre limité de personnes sont touchées. Un problème informatique avec l’application ArriveCAN a semé la confusion chez les voyageurs entièrement vaccinés qui ont reçu des avis de quarantaine ou qui font face à des sanctions inquiétantes. PHOTO DE GIORDANO CIAMPINI, ARCHIVES DE PRESSE CANADA L’application ArriveCAN Depuis son retour de la Barbade le 16 juillet, Christiane Allaire reçoit des avis de quarantaine du gouvernement. Elle reçoit également des e-mails lui demandant d’envoyer un résultat de test COVID-19 au jour 8 de sa quarantaine. Des alertes sont envoyées quotidiennement pour surveiller l’état des symptômes. Des amendes de plusieurs milliers de dollars peuvent être imposées si l’isolement n’est pas respecté, a-t-il témoigné à La Presse. Vaccinée trois fois contre la COVID-19, Christiane Allaire ne respecte pas les critères d’isolement du gouvernement canadien, qui exigent des voyageurs canadiens symptomatiques ayant reçu moins de deux doses du vaccin ou un test positif à la COVID-19, l’obligeant à observer la quarantaine. “On ne veut pas avoir de malus”, assure Christiane Allaire, qui s’en tient au télétravail.

Pas de réponse

Même scénario pour Frédérique Verville, qui revenait des États-Unis depuis le 14 juillet. Après avoir traversé la frontière canadienne, elle a reçu un courriel du gouvernement lui ordonnant de s’isoler pendant 14 jours sous peine d’emprisonnement et d’amendes pouvant atteindre 750 000 $, a-t-elle déclaré à La Presse. Cependant, à la douane, elle a été autorisée à rentrer au Canada sans quarantaine, ajoute-t-elle. Inquiet d’être sanctionné, il a tenté à plusieurs reprises de contacter les autorités. Pas de réponse. Elle a poursuivi ses activités quotidiennes après avoir confirmé auprès de son député provincial, Donald Martel, que c’était une erreur, souligne Frédérique Verville. Les deux voyageurs ont partagé leurs inquiétudes sur les réseaux sociaux. Leur publication a suscité de nombreux commentaires : ils ne sont pas les seuls. Un problème informatique a été signalé plus tôt cette semaine avec l’application ArriveCAN, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) nous l’a confirmé par courriel. Service Canada ne sait pas depuis combien de temps le défaut existe. Environ 3% des utilisateurs ont reçu des “notifications automatisées” de mise en quarantaine par erreur, selon l’ASFC. Par exemple, plus d’un million de voyageurs sont entrés au Canada dans la semaine du 4 au 10 juillet, selon les derniers chiffres de l’ASFC. En conséquence, des dizaines de milliers de personnes peuvent avoir reçu les notifications ArriveCAN erronées. Une solution technique a été mise en place mercredi après-midi. Les voyageurs doivent « répondre aux appels et suivre les recommandations du gouvernement », indique l’ASFC. Pour éviter de recevoir ces fausses alertes, il est conseillé aux voyageurs d’utiliser la dernière version de l’application.

Passeports : des retards encore “loin d’être acceptables”

La crise des passeports s’atténue au Canada, même si les délais d’attente sont « loin d’être acceptables », rapporte Emploi et Développement social Canada dans La Presse. Une file d’attente s’est étirée jeudi matin devant le bureau des passeports du complexe Guy-Favreau à Montréal. Il a fallu attendre plus de quatre heures dans la région métropolitaine de Montréal jeudi midi, a estimé Service Canada. Sandra Blouin, en première ligne avec sa fille, est arrivée à 5h du matin devant le bureau des passeports de l’avenue René-Lévesque. Ils devaient quitter le pays le jour même pour les États-Unis. « C’est très bien organisé », a-t-il confié à La Presse avant d’entrer dans le complexe Guy-Favreau. Les voyageurs sont triés selon leur date de départ : priorité pour ceux qui voyagent dans les 48 heures suivantes, puis ceux qui quittent le pays dans les 10 jours suivants. La situation est plus difficile pour les candidatures en ligne et les délais par courrier sont encore plus longs. Les prochains rendez-vous disponibles sont à la mi-septembre pour ceux qui voyagent dans les 45 prochains jours ouvrables. Aucun rendez-vous disponible pour les longs trajets. Abdulleh Ahsan était en ligne jeudi matin au Complexe Guy-Favreau. Il attendait toujours une réponse à sa demande déposée en avril. Même scénario pour Agathe Chamussy, 17 ans, qui ne peut obtenir son passeport deux mois après en avoir fait la demande. Afin d’accélérer le traitement des demandes, les employés des Centres Service Canada font des heures supplémentaires. Certains travaillent même la fin de semaine, dit Emploi et Développement social Canada. “L’état des services de passeport n’est pas encore revenu à la normale, mais nous continuons de constater des améliorations”, a déclaré mardi Carina Gould, ministre fédérale de la Famille, de l’Enfance et du Développement social. Dans la semaine du 4 juillet, 54.312 passeports ont été délivrés, contre 44.636 la semaine précédente, a-t-elle souligné.