“J’ai voté pour les Verts à la mairie en 2020, mais là je vote pour Macron pour assurer. Même si ça ne me fait pas rêver, c’est une assurance fixe. Les extrémités me font peur. J’avoue qu’on est un peu perdu. Je n’ai pas d’autre candidat à l’horizon”, confesse Jean-Sébastien Martin, 41 ans, créateur dans le secteur audiovisuel. La logique du vote utile semble fonctionner dans ce premier appartement contestataire, qui a amené Yasmine Bouagga (EELV) à la mairie en 2020. « Ce qui compte, c’est la gauche écologiste. Les composantes de la gauche sont concentrées à Lyon. Nous verrons comment les élections présidentielles se développeront. On ne peut pas encore tirer de leçons pour l’avenir”, s’échappe le maire de la commune, présent à l’accueil. Dans ce bureau, de nombreux électeurs ne cachent pas leur choix pour Jean-Luc Mélenchon, au nom du principe d’efficacité. Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, la candidate La France insoumise est arrivée première dans le 1er arrondissement, avec plus de 35 % des voix, devant Emmanuel Macron de six points, en l’absence de candidat écologiste. Au bout du boulevard de la Croix-Rousse, Jean-Luc Mélenchon a organisé une démonstration de force sur l’esplanade du Gros-Caillou, rassemblant plusieurs milliers de partisans pour l’un de ces derniers rassemblements préélectoraux le 6 mars. Non loin de là, Christiane Taubira avait choisi de débuter sa campagne dans le brouillard, en faisant appel à la mémoire des canuts, avant de quitter la partie. Au bout du boulevard, offrant une vue imprenable sur les Alpes dégagées, les résultats du 1er arrondissement de Lyon donneront des leçons pour la reconstruction de la gauche. Les écologistes retiennent leur souffle. Richard Schittly (Lyon, Correspondant)