• A lire aussi : C’est l’heure de la sélection du premier tour en France • Lire aussi : France : les partis traditionnels de gauche et de droite laminés après le premier tour Les deux finalistes ont immédiatement appelé à un rassemblement, Emanuel Macron remerciant les disparus d’avoir appelé à l’interdiction de l’extrême droite, Marin Le Pen appelant “tous ceux qui n’ont pas voté” pour le président sortant à “s’unir” à elle. M. Macron s’est dit prêt à mettre en place une nouvelle structure pour rassembler, au-delà des “différences”, “un grand mouvement politique d’unité et d’action”. Selon les estimations, Emanuel Macron est un peu moins de 30 %, supérieur aux attentes dans les sondages avant le vote, à l’issue d’une première partie de campagne fortement perturbée par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. « Président Macron ! » : agitant des drapeaux français et européens, près d’un millier de militants ont laissé exploser leur joie dimanche après-midi, soulagés par le score d’Emanuel Macron, aux cris « un, et deux, et encore cinq ans ». Marin Le Pen arrive en deuxième position, un peu moins de 25 %, selon les estimations, devant le chef de file de la gauche radicale, Jean-Luc Melanson, un peu plus de 20 %, proche de Mme Le Pen, selon certaines estimations. Les premiers sondages réalisés dimanche après-midi pour le second tour donnent Emmanuel Macron vainqueur, soit marginalement (51-49% selon Ifop-Fiducial), soit un peu plus largement (54-46% pour Ipsos), mais dans tous les cas beaucoup plus. limité qu’en 2017 où il l’avait emporté avec 66% des suffrages. “Ce qui se passera le 24 avril sera un choix de société et de culture”, a déclaré Le Pen, promettant notamment de “restaurer la souveraineté française”. “Rien n’est décidé”, a déclaré Emanuel Macron, ajoutant que “le débat de 15 jours sera décisif pour notre pays et pour l’Europe”, a-t-il déclaré devant ses partisans. Marin Le Pen a défendu sa vision d’un “rassemblement des Français autour de la justice sociale et de la protection, garanti par un cadre fraternel autour de l’idée millénaire de la nation”, qu’elle oppose à la “division, l’injustice et le désordre imposés par Emmanuel Long au profit de quelques-uns.” Le président sortant a dit vouloir “une France qui fait partie d’une Europe forte, qui continue à nouer des alliances avec les grandes démocraties pour se défendre, pas une France qui quitte l’Europe dont le seul allié sera l’international des populistes et des xénophobes”. a-t-elle dit, faisant référence à Mme Le Pen, qui, par exemple, entretient de bonnes relations avec le Premier ministre populiste hongrois Viktor Orban. Deux principaux défis se dresseront sur le chemin des deux prétendants : l’abstention qui a été très forte, un peu moins de 30% selon les estimations, et la cession des voix qui est incertaine, tant est forte la méfiance des Français envers la politique et pour certains vers la politique menée par Emanuel Macron, qui est décrit comme le “président des riches”. Bon nombre des 10 candidats exclus ont été appelés pour bloquer Mme Lepen, y compris M. Melanson. “Il ne faut pas donner une seule voix à Marin Lepen”, a-t-il répété trois fois à ses supporters. Communistes, socialistes, écologistes ont lancé les mêmes appels que la candidate de droite Valérie Pécresse. Cependant, l’ampleur de ces appels reste incertaine tant la personnalité d’Emanuel Macron est parfois clivante chez certains électeurs de gauche. Le président devrait “rechercher un à un les électeurs de gauche et les écologistes”, a prévenu Sandrine Rousseau des Verts. Sinon, “tu ne passeras pas”. Marin Lepen a un stock de votes sur papier beaucoup plus réduit. Il peut compter sur le soutien de l’autre candidat d’extrême droite Eric Zemour, autour de 7%. “Je ne me tromperai pas avec mon adversaire”, a déclaré M. Zemour à ses partisans, les exhortant à “voter pour Marin Le Pen”. Le candidat souverain Nicolas Dupont-Aignan, environ 2 %, a également appelé Marin Lepen à voter. Une victoire de Mme Lepen pourrait avoir des conséquences internationales importantes, compte tenu de son attitude hostile à l’intégration européenne et de sa volonté, par exemple, de quitter l’administration intégrée de l’OTAN. L’élection de Mme Le Pen serait une arme à double tranchant : l’extrême droite et la première femme présidente. “En 2017, Marin Le Pen n’avait pas de réserves importantes. Là, il devrait pouvoir aller beaucoup plus loin. “Macron va devoir pêcher les voix de Jean-Luc Mélenchon”, estime le politologue Pascal Perrineau chez Arte. “C’est une nouvelle élection qui commence”, a déclaré à France 2 Louis Aliot, un cadre du Rassemblement national (RN). Le temps fort des deux semaines de la nouvelle campagne qui débutera sera le 20 avril lors du traditionnel débat télévisé entre les deux tours. En 2017, le phénomène d’Emanuel Macron dynamisant à gauche et à droite du centre, avait nettement dominé Marin Le Pen. Mais cette année, la fille de l’ancien et sulfuriste Jean-Marie Le Pen, qui fut le premier à diriger l’extrême droite au second tour en 2002, s’annonce bien mieux préparée. Il a mené une campagne de terrain, axée sur le pouvoir d’achat, principale préoccupation des électeurs, alors qu’Emmanuel Macron, accaparé par la guerre en Ukraine, n’a guère participé à ce premier tour.