Marin Lepen s’est tiré une balle dans la jambe dans les cinq dernières et fatales minutes, mardi 12 avril, de sa conférence de presse. La candidate du Rassemblement national (RN) a proposé de développer sa conception de “la démocratie et de l’exercice du pouvoir” à Vernon, dans l’Eure. Un journaliste d’Arrêt sur images, constatant que de nombreux médias avaient refusé de se présenter aux élections RN – “Quotidien”, Les Jours et la BBC – lui a demandé si cela n’était pas de bon augure pour les médias. “Vous êtes le seul à vous plaindre”, a commencé Marin Lepen, avant de s’exclamer, “Oh, mais il n’y a pas de journalistes au Quotidien.” Oh, mais désolé, si c’est juste “Quotidien”… “Quotidien”, ce n’est pas un journal télévisé ou un journal télévisé. Les “quotidiens” sont amusants. Parfois très drôle, je ne dis pas. Mais c’est un spectacle divertissant. Nous préférons accréditer des journalistes plutôt que des émissions de divertissement. Un journaliste de Libération intervient : « C’est vous qui décidez qui est journaliste et qui ne l’est pas ? ” ” Oh oui. Je suis à la maison ! elle répondit. Oui, oui, je décide. Je suppose quand je décide ! Je fais confiance à tout le monde, y compris aux médias extrêmement hostiles… Comme vous. Et il est parti dans un éclat de rire. La remarque a provoqué un tollé. Le parfum de l’affaire est que la candidate s’est sentie “obligée”, dix minutes plus tôt, “d’évoquer la relation avec les médias de nos dirigeants”, sortant un temps de son discours écrit : “Je suis très terrifiée par la façon dont Emmanuel Macron fait face aux médias aujourd’hui, et donc, en cette période de justice, il se comporte aussi envers son rival. » Christophe Castaner, président du groupe La République en marche (LRM) à la Convention, a aussitôt écrit sur Twitter : « Les leçons de liberté de la presse de Marin Le Pen. Derrière le sourire qui s’affiche, un mépris total de la liberté d’expression. Et Emanuel Macron, en meeting du soir à Strasbourg, de répondre : “Quand l’extrême droite commence à dire : ‘je choisis les journalistes qui viennent ou ne viennent pas’, c’est la même chose que nous faisons aujourd’hui en Hongrie, c’est-à-dire méthodiquement et peu à peu, pour dégrader les droits, s’en sont pris au candidat à la présidentielle. Ce qu’il veut faire, c’est ce que nous voyons en Hongrie. »
Un Premier ministre “politique et patriote”
Avec qui et comment Marin Lepen régnerait-il ? La candidate a annoncé depuis plus d’un an qu’elle élirait un “gouvernement d’union nationale”. A dix jours du second tour, alors qu’Emanuel Macron recueille des appuis, il apparaît bien seul et sans personnalités expérimentées pour gouverner. “Je sais que les journalistes pensent qu’ils savent tout, mais vous ne savez rien de qui veut ou qui ne veut pas gouverner avec moi”, a-t-il déclaré mardi. Il y a des gens de droite ou de gauche qui veulent régner avec moi en cas de victoire. “Elle avait déjà déclaré fermement, ce matin à France Inter, qu’Eric Zemmour ne serait pas membre de son équipe : ‘Il ne veut pas ça. Je ne le veux pas non plus. À Vernon, il a également exclu la possibilité que la nièce de Marion Marshall entre au gouvernement. Il ne vous reste plus qu’à lire 58,81% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.