• Lisez aussi : Le système de suivi d’astéroïdes encore plus puissant • A lire aussi : Trous noirs : une “porte de l’enfer” qui interpelle l’homme • Lisez aussi : Incroyable découverte en territoire ennemi “Ce changement était inattendu”, a déclaré Michael Roman, astronome à l’Université britannique de Leicester en charge de l’étude, dans un communiqué de presse de l’Observatoire européen austral (ESO). Les scientifiques en savent encore relativement peu sur Poséidon, la huitième planète du système solaire, pour laquelle une année s’étend sur environ 165 années terrestres. La planète la plus éloignée de notre étoile, environ trente fois la distance de la Terre au Soleil, brillait trop faiblement pour être bien étudiée par les télescopes d’ancienne génération. À l’aide d’instruments de l’@ESO, des astronomes ont observé d’étonnants changements de température au pôle sud de Poséidon. Oui, nous sommes capables de gagner du temps sur une planète à 4,5 milliards de kilomètres !! Plus d’informations ici : pic.twitter.com/ANViGn5oxu — Éric Lagadec (@EricLagadec) 11 avril 2022 Ce n’est qu’après la visite du détecteur Voyager 2 en 1989 que les premières images claires de cette autre planète bleue ont été prises. Depuis lors, il est très apprécié grâce au télescope spatial Hubble et au Very Large Telescope (VLT) de l’ESO au Chili. Cette géante de glace, au cœur éventuellement rocheux enveloppé dans un mélange solide d’eau, d’ammoniac et de méthane, possède une atmosphère très dynamique, rappelle l’étude publiée dans The Planetary Science Journal. Avec les vents les plus forts enregistrés sur une planète du système solaire, avec une vitesse de plus de 2 000 km/h. Et un système cloud capable de changer d’apparence en quelques jours. Mais jusqu’à présent, nous avons eu peu d’informations sur les fluctuations de température de son atmosphère, un mélange d’hydrogène, d’hélium et d’hydrocarbures. “Puisque nous observons Poséidon depuis le début de son été austral, nous nous attendions à ce que les températures augmentent lentement, pas à se refroidir”, a expliqué Michael Roman. Alors que l’été autrichien a commencé en 2005 dans son hémisphère sud, la température moyenne de l’étoile a chuté d’environ 8 degrés Celsius entre 2003 et 2018, selon l’étude. Un nombre comparable à la température moyenne de -200 degrés Celsius. Et cela explique la difficulté de le mesurer depuis la Terre. “Ce type d’étude n’est possible qu’en raison de la sensibilité des images infrarouges des grands télescopes comme le VLT, qui permet de voir clairement Poséidon, et ces instruments ne sont disponibles que depuis vingt ans”, a expliqué le professeur Leigh Fletcher, co-auteur de l’étude et un astronome à l’Université de Leicester. Les observations ont révélé un autre phénomène, le réchauffement soudain du pôle sud de la planète, d’environ 11 degrés Celsius en 2018 et 2020. Les mesures ont été faites en étudiant le rayonnement infrarouge émis par la stratosphère de la planète, une couche de l’atmosphère juste au-dessus de ce qui recouvre la surface. Les scientifiques ne comprennent pas la cause de ces changements de température. Ils supposent des changements dans la chimie stratosphérique, des phénomènes aléatoires ou encore un lien avec le cycle solaire.