L’interrogatoire de Nicolas Zepeda venait de commencer, mardi 5 avril, qu’il fallait déjà démissionner : on ne sait même pas comment Narumi Kurosaki a été tué, dans la chambre 106 du dortoir de Besanson, dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, ou où son corps était caché. – C’est toi qu’on voit treize fois sur les photos du circuit fermé de la maison ? – Non, ce n’est pas moi, Monsieur le Président. – C’est vous qui vous avez vu deux fois, deux étudiants, cachés dans la cuisine de cette maison ? – Je ne suis pas cette personne. Nicolas Zepeda n’est pas “cet homme” mal jaloux, obsédé depuis des semaines après la séparation que lui a imposée son ex-petite amie japonaise, envahi sa messagerie, vérifiant les photos de ses amis masculins sur son mur Facebook, guettant obstinément les preuves de sa reconquête liberté et son nouveau bonheur amoureux. Ce n’est pas « cet homme », plongé dans les chagrins et les blessures de l’orgueil, qui prépare en secret un voyage de Santiago du Chili à Besançon, achète un bidon de cinq litres de liquide inflammable, des allumettes et une lessive, espionne pendant trois nuits et deux jours à la fenêtre de la chambre de l’étudiante 106, l’invite à dîner, la fait disparaître et dans les jours qui suivent s’empare de ses adresses IP sur les réseaux sociaux pour tenter de rassurer tous ceux qui s’inquiètent de l’absence de la jeune femme, avant de regagner son pays. Lire aussi : L’article destiné à nos abonnés Nicolas Zepeda, sa jalousie mortelle et l’insoutenable liberté de Narumi Kurosaki
Non, le jeune homme, issu d’une famille catholique chilienne active et aisée, fils aîné et unique de trois frères, le fils qui a été ruiné par sa mère et succédé par son père, ne peut pas être cette personne. , coupable du meurtre de Narumi Kourosaki.

Une fois, une seule fois, Nicolas Zepeda a hésité

Qu’est-ce que l’accumulation vertigineuse de preuves, en images, en témoignages, en savoirs téléphoniques et électroniques, en milliers de messages fulgurants, à l’incontournable croisement de toutes ces données, devant des parents qui dès les premiers soupçons ont construit une forteresse autour de leur fils ; Qui a fait appel à l’un des plus grands cabinets d’avocats de Santiago pour s’assurer que le jeune Chilien ne serait jamais tenu pour responsable par la justice française ? Qui, quand l’impensable s’est produit – son extradition vers la France et la perspective d’aller en justice – m’a choisi, moi, Jacqueline Lafon, l’une des avocates les plus célèbres de Paris, conseillère d’un ancien président de la République, pour le représenter ? Qui, avant le début du procès, a multiplié les interviews dans la presse pour clamer son innocence ? Qui sont assis au premier rang du public à partir du mardi 29 mars, les yeux rivés sur le box des accusés ? Et qui, mardi 5 avril, a été autorisé par le président Matthieu Husson à dîner et s’entretenir avec lui peu avant son interrogatoire ? Il ne vous reste plus qu’à lire 39,76% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.