Les équipes, qui « surveillent le chantier depuis le sinistre (tri des débris, diagnostic, investigations préventives avant l’installation de la grue, etc.) », ont effectué des fouilles sur une emprise totale d’environ 120 m2. Dans ce secteur, sera créée une couche de distribution nécessaire au montage de l’échafaudage de 100 mètres de haut, pesant environ 600 tonnes, pour la construction du futur clocher. L’Institut national de recherches archéologiques préventives a présenté ce jeudi 14 avril les résultats des fouilles menées au carrefour de la cathédrale transversale. | OUEST DE LA FRANCE

Fragments multicolores de l’ancien écran

Le travail des archéologues a largement atteint leurs objectifs, qui visaient notamment à mettre en évidence des témoignages antérieurs aux travaux de restauration menés par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle, et d’éventuels éléments funéraires.

Des découvertes scientifiques remarquables

        Tête sculptée en train de nettoyer le passage du mur transversal de Notre-Dame.  |  DENIS GLIKSMAN / INRAP

Des fouilles ont en effet révélé, parmi les nombreux conduits de fumées (tuyaux de chauffage en maçonnerie sous le dallage), des vestiges d’une « importance scientifique exceptionnelle » : plusieurs sépultures, dont un sarcophage anthropomorphe [qui a la forme d’un être humain] plomb, mobilier en céramique datant du XIVe siècle et “fragments colorés de l’ancienne iconostase de la cathédrale, clôture monumentale séparant le chœur pour le clergé et l’église ouverte aux fidèles, datant du XIIIe siècle et détruite au XVIIIe siècle, pour répondre à de nouveaux usages fonctionnels. » Lire aussi : Notre-Dame de Paris : du calcaire dur extrait dans l’Oise pour le chantier de la cathédrale

De quelques dizaines de grammes à près de 400 kilos

        Tronc de statue nettoyé sous le dallage à l’intersection de la transversale.  |  DENIS GLIKSMAN / INRAP

De ce « mur » décoré et sculpté, dont « il existe peu de représentations iconographiques », seuls quelques éléments sont restés découverts lors des travaux de Viollet-le-Duc et sont aujourd’hui conservés au Louvre. Ainsi que quelques blocs dans les stocks de la cathédrale, rappelle l’Inrap. Lors des fouilles, “plusieurs centaines d’autres objets ont été retrouvés, allant de quelques dizaines de grammes à près de 400 kilos”. “Ils apparaissent sous forme de sculptures et de fragments colorés : visages, mains, pieds, décors architecturaux ou végétaux.” Ils ont été “enterrés” dans une fosse sous le dallage actuel. Contrairement à ceux conservés au Louvre, ces fragments “impressionnent par leur polychromie d’excellente qualité, les couleurs sont parfois superposées avec des rajouts, des réparations, l’application de feuilles d’or…”

Sarcophage en plomb pour analyse

        Les fouilles, sur une surface d’environ 120 m2 à l’intersection de la cloison transversale, ont mis au jour un réseau de conduits de fumées (tuyaux de chauffage en maçonnerie) qui ont été placés sous le dallage au XIXe siècle.  Et un sarcophage anthropomorphe en plomb.  |  DENIS GLIKSMAN / INRAP

En ce qui concerne le sarcophage anthropomorphe en plomb, le cas de la sépulture d’un grand prêtre de l’église inhumé entre le XIVe et le XVIIIe siècle prévaut aujourd’hui. Une caméra endoscopique “a révélé des débris végétaux sous la tête du mort, des cheveux, des fragments de tissu, etc. L’identification du “décédé” reste à faire, ainsi que “de nombreuses analyses et études sur les fragments de l’écran”. Notre Dame. Des fouilles archéologiques révèlent des miracles sous la cathédraleAGRANDIR