Incendies en Gironde : à La Teste-de-Buch, des déplacés rêvent de “revisiter le village de leur enfance” Juste à côté, trois hommes, sans équipement, vêtus simplement de shorts et de tee-shirts, vaporisent également la fumée qui sort du sol. “Voir tout fumer, c’est une catastrophe”, explique Thomas Géral, qui vient de vider un réservoir d’eau, avec des milliers de litres stockés à l’arrière de son pick-up. “C’est toute notre végétation, tout notre paysage… On est nés ici, donc si on peut donner un petit coup de main. Ce n’est pas grand-chose, mais si tout le monde le fait, on peut quand même avancer.” Les pompiers interviennent pour éteindre des braises encore fumantes sur un terrain situé à Saint-Symphorien, dans le sud du département de la Gironde, le 19 juillet 2022. (THOMAS GIRAUDEAU / RADIO FRANCE) Le cap des 20.000 hectares de forêt brûlée a été franchi en Gironde mardi 19 juillet au soir, une semaine après le début des incendies à La Teste-de-Buch dans le bassin d’Arcachon et à Landiras, dans le sud du département. non loin des Landes. Plus de 13 000 hectares ont été enfumés dans cette seule zone, et les pompiers peinent à contenir l’incendie. Malgré des centaines de renforts venus de toute la France, les multiples départs de feu et les différents fronts de feu sont impossibles à couvrir en même temps, alors les riverains s’impliquent et ils vont aider à éteindre eux-mêmes les incendies. [SOLIDARITE] Des agriculteurs girondins accompagnés de pompiers pour arroser les voies. Car c’est ça l’agriculture : un réseau d’hommes et de femmes qui se mobilisent pour les autres. #solidarité #incendie #landiras #latestedebuch #agriculteurs pic.twitter.com/a9sHiWamUR — Chambre d’agriculture 33 (@chambagri33) 18 juillet 2022 Quelques kilomètres plus loin, Claude Pommier rentre enfin chez lui, après des heures de dur labeur dans son pick-up. D’habitude, c’est pour transporter le châssis, mais là “On va installer deux réservoirs, une pompe, on va le fabriquer, on va l’aider.” Pendant quatre jours, avec son fils Jérémy, habituellement plombier, ils parcourent les routes et les chemins forestiers à la recherche de la moindre fumée ou petite flamme à éteindre. “Le premier jour, j’étais debout 35 heures, lessivé”, dit-il. Claude et son fils, Jérémy, passent leurs journées et une partie de leurs nuits sur les routes et chemins forestiers pour éteindre les braises que les pompiers n’ont pas vues. (THOMAS GIRAUDEAU / RADIO FRANCE) Malgré une fatigue extrême, Jérémy y retourne pour achever le travail que les pompiers, surmenés, n’ont parfois pas le temps d’accomplir : éteindre les dernières braises, une fois le feu maîtrisé. “Il n’y a pas assez de bénévoles, de gens derrière, pour arroser, explique-t-il. Cela prend beaucoup de temps, cela prend beaucoup d’eau. « Hier soir à 11 heures il n’y avait personne, pas de pompiers, pas plus, et j’ai fait un petit feu dans le bois. Nous y sommes allés sinon les maisons y passaient.” Les pompiers ont même remercié Jeremy pour son aide. Mais méfiez-vous des excès de courage et de dévouement. Jean-Michel, du groupe forestier, a dû s’avouer vaincu hier soir. “Quand ça vous tombe dessus, ce n’est même pas la peine d’essayer d’intervenir, vous pliez tout et partez”, explique le pompier. En sortant, Jean-Michel regarde le ciel et ses nuages de fumée qui cachent complètement le soleil. “S’il pouvait pleuvoir, le sol et l’air seraient désespérément secs”, nous dit-il. Cela aiderait encore plus les pompiers. Incendies en Gironde : des habitants de Lantira viennent en aide aux pompiers. L’exposition de Thomas Giraudeau
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