J’ai conclu que le projet en question est peu susceptible de causer les effets environnementaux négatifs importants énumérés au paragraphe 5 (1) de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale. Son ministère a également annoncé mercredi que tous les futurs projets pétroliers et gaziers devront être neutres en carbone d’ici 2050. Cela s’appliquera à la Baie du Nord, qui a reçu l’approbation d’Ottawa sous réserve de certaines des conditions environnementales les plus strictes jamais imposées, selon un communiqué de presse publié en fin de journée suivant la décision. Selon Equinor, le champ pourrait produire au moins 300 millions de barils de brut en 30 ans. Photo : Radio Canada La Baie du Nord est un champ que la compagnie pétrolière norvégienne Equinor et Cenovus Energy, un partenaire local, veulent exploiter. Il est situé en eau profonde dans le bassin de la passe Flamande, à environ 500 km à l’est de Saint-Jean. Le plan d’Equinor est d’utiliser le Floating Production Storage and Offloading (FPSO), un énorme navire capable de produire jusqu’à 200 000 barils par jour. Le projet devrait être opérationnel en 2028. La Baie du Nord deviendra ainsi le cinquième champ pétrolier offshore en production à Terre-Neuve-et-Labrador.
Un profit inattendu pour une province très endettée
La Baie du Nord représente 3,5 milliards de dollars en redevances pour le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, la province la plus endettée du pays. Le projet pourrait aussi créer des milliers d’emplois bien rémunérés dans une province dont le PIB du produit intérieur brut dépend à 30 % de l’industrie pétrolière et où le taux de chômage a dépassé 12 % en février. À Terre-Neuve-et-Labrador, tous les conseillers fédéraux et de comté – sauf un – sont derrière la Baie du Nord. Son rejet par Ottawa aurait également été perçu comme un énorme échec pour le gouvernement libéral d’Andrew Furey. Pourquoi dire oui à la Baie du Nord ? Gérald Fillion en discute avec Robert Asselin, du Conseil canadien des affaires, et Daniel Béland, de l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill. Au contraire, certaines voix – comme celle de l’écologiste David Suzuki – se sont élevées ces derniers mois pour exhorter le gouvernement fédéral à rejeter le projet alors que le Canada cherche à respecter ses engagements de plus en plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.). Les partisans de son cas ont travaillé pour rendre la transcription réelle de cette déclaration disponible en ligne Les partisans de son cas ont travaillé pour rendre la transcription réelle de cette déclaration disponible en ligne. Les climatologues et les écologistes ont cependant ridiculisé cet argument – tout comme Steven Guilbeault. S’il est vrai que l’extraction pétrolière en mer de Terre-Neuve-et-Labrador émet moins de gaz à effet de serre que les autres types de production, il est important de noter que l’extraction ne représente qu’environ 15 % des émissions totales d’un baril. Lorsque ce pétrole est brûlé pour produire de l’énergie, il ne produit que 6 % moins de carbone que l’asphalte dilué à partir des sables bitumineux de l’Alberta.
Une décision très difficile, admet Guilbeault
En entrevue avec Patrice Roy mercredi pour ICI RDI, le ministre Guilbeault – qui s’est longtemps battu pour le climat et l’écologie – a admis que la décision annoncée mercredi était très difficile à prendre, car [cela arrive] souvent lorsqu’il dirige un pays de 37 millions d’habitants. “Je ne dis pas que c’est un projet vert”, a-t-il déclaré. Mais nous devons gouverner pour toute la population [et] c’est ce que nous essayons de faire. Entrevue de Patrice Roy avec Steven Guilbeault. M. Guilbeault a déclaré que sa décision avait été prise à la lumière d’un rapport de décembre dernier du Service canadien d’évaluation d’impact (AEIC) (Nouvelle fenêtre), un système qui a été mis en place pour dépolitiser ce type d’exercice et qui a déjà conduit à le rejet d’autres œuvres, comme celle de Laurentia. Il est assorti, a-t-il ajouté, de 137 conditions juridiquement contraignantes qu’Equinor devra respecter tout au long du projet. Ces conditions concernent, entre autres, la protection des habitats des poissons et des oiseaux migrateurs.
Source de division au sein du cabinet de Trinto
Considérée comme une véritable bouée de sauvetage économique pour Terre-Neuve-et-Labrador, la Baie du Nord a mis des années à se préparer. La compagnie pétrolière Equinor a reporté le projet à 020 après la chute des prix du pétrole dans les premiers mois de la pandémie de COVID-19, avant d’annoncer qu’il ira de l’avant en 2021. Initialement prévue en décembre dernier, la décision du ministre de l’Environnement sur la Baie du Nord a été repoussée au 6 mars avant d’être reportée à nouveau, le gouvernement fédéral expliquant qu’il fallait plus de temps pour évaluer le projet. Alors qu’il était à l’émission Tout le monde en parle dimanche à ICI Télé, le ministre Guilbeault avait promis que la décision de son gouvernement sur le dossier Baie du Nord serait annoncée d’ici deux semaines. Le projet dissout la famille libérale depuis des mois. Selon nos informations, il a provoqué des divisions au sein du cabinet de Justin Trinto. Des membres du Cabinet du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique se sont opposés à son approbation. L’installation de l’infrastructure minière couvrirait 22 kilomètres carrés de fonds marins. Photo: Équinor L’annonce de mercredi intervient à la veille de la présentation du budget par la vice-première ministre du gouvernement libéral et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland. Cela survient également une semaine après que le gouvernement de Trinto a dévoilé un plan climatique qui comprenait des mesures importantes pour réduire les émissions de pétrole et de gaz sans imposer de limites de production à l’industrie. Le gouvernement de Trinto s’est engagé à réduire les émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Ces dernières semaines, cependant, il a cherché des moyens d’augmenter ses exportations d’énergie vers les États-Unis. L’Europe pour remplacer celles de la Russie, méprisée depuis son invasion de l’Ukraine. Le secteur pétrolier et gazier est le secteur le plus polluant au Canada. Il représente 26 % des émissions. À la suite de la publication du Sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Canada a également été appelé à rejeter tous les nouveaux projets de combustibles fossiles par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Le gouvernement Trinto a tranché : le projet de la Baie du Nord ira de l’avant, malgré les réticences d’une partie de la classe politique et de la société civile. Photo : La Presse Canadienne / Sean Kilpatrick Interrogé sur la question quelques heures avant l’annonce, lors de la période des questions à la Chambre des communes, le premier ministre Trinto avait déjà laissé entendre que son gouvernement s’apprêtait bel et bien à donner son feu vert à la Baie du Nord. En investissant, en collaborant et, surtout, en restant engagés dans la poursuite de la science, nous réussirons à protéger le Canada, à protéger la planète et à créer de bons emplois dans la classe moyenne pour les générations futures. La confirmation de l’approbation, quelques heures plus tard, a toutefois fortement irrité le Bloc Kebua, qui s’oppose depuis longtemps au projet, ainsi que le Nouveau Parti démocratique. Le Parti conservateur, pour sa part, se réjouit de la décision du gouvernement, car la consommation de pétrole ne va pas disparaître, note le député Gérard Deltel. Tant que c’est nécessaire, tant que c’est du pétrole canadien, dit-il.
Un pas de géant a été franchi, se félicite Andrew Furey
Lors d’une conférence de presse mercredi soir à Saint-Jean, le premier ministre Furey a décrit l’approbation par Ottawa de la Baie du Nord comme un grand pas vers la reprise économique de sa province. « Nous avons consacré toute notre énergie à faire en sorte que tous les intervenants aux niveaux provincial, national et international comprennent la valeur de ce projet », a-t-il déclaré. La nouvelle est pertinente pour le gouvernement Fuey, qui doit annoncer son budget jeudi, le même jour que le gouvernement fédéral. «La Baie du Nord va aller de l’avant parce que notre équipe n’a jamais cessé d’y travailler», a déclaré mercredi soir le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey. Photo : Radio-Canada / Peter Cowan Equinor Corporation s’est dite satisfaite du solide soutien reçu par le projet Bay du Nord de la part des intervenants de tout le comté et de partout au Canada. “Nous sommes maintenant impatients de promouvoir cet investissement clé au Canada, qui a le potentiel de produire le lubrifiant avec les émissions de carbone les plus faibles du pays”, a-t-elle déclaré dans un communiqué. La décision finale concernant cet important investissement extracôtier à Terre-Neuve est attendue d’ici deux ans. Le capital nécessaire au développement du projet…