[EN VIDÉO]    5 virus dangereux créés en laboratoire Plusieurs laboratoires de haute sécurité dans le monde manipulent des virus dangereux.  Certains scientifiques vont même jusqu’à en créer de nouveaux pour étudier leurs effets potentiels.                             

Les virus à ARN diffèrent des virus à ADN conventionnels en ce sens qu’ils évoluent beaucoup plus rapidement. Chez nous humains, ils provoquent des maladies allant du simple rhume au Covid-19 ou encore Ebola. Mais ils infectent aussi des plantes ou des animaux qui nous sont précieux. Et leur présence dans notre environnement reste relativement peu étudiée. Et pas seulement parce que les virus à ARN n’ont pas le code-barres génétique – de petits brins d’ADN uniques – qui distinguent une espèce d’une autre. Aujourd’hui, cependant, une analyse du matériel génétique contenu dans les océans révèle la présence de plusieurs milliers de virus à ARN jusqu’alors inconnus. Des virus si différents qu’ils ne font que doubler le nombre de groupes biologiques de virus supposés exister, selon des chercheurs de l’Ohio State University. L’astuce des microbiologistes : travailler sur une protéine commune à tous les virus à ARN. Ou plus précisément dans le gène RdRp qui le code. Parce que ce gène a de petites différences qui peuvent aider à distinguer un type de virus d’un autre. Et puis il n’apparaît pas dans d’autres virus ou cellules. Les chercheurs ont examiné une base de données de séquences d’ARN de plancton collectées par la mission Tara Oceans. Parce que le plancton est un hôte commun pour les virus à ARN. Environ 35 000 échantillons provenant de plus de 120 régions différentes à travers le monde. Et ils ont identifié plus de 44 000 séquences du gène qui code la protéine virale qui les intéresse.

Une nouvelle lumière dans la vie

Les chercheurs ont poursuivi leurs travaux en tentant de déterminer les liens évolutifs entre toutes ces séquences. En supposant que plus les gènes sont similaires, plus il est probable que les virus qui les portent soient étroitement liés. En utilisant l’intelligence artificielle et une analyse approfondie à l’aide de représentations tridimensionnelles des structures de séquence, ils ont différencié 5 504 nouveaux virus à ARN. Et cela augmente le nombre de groupes biologiques connus de virus de cinq à dix. Ils pensent même avoir trouvé à Taraviricota – un groupe qui existe dans tous les océans – le chaînon manquant dans l’évolution des virus à ARN que les scientifiques recherchent depuis longtemps, reliant deux branches connues différentes de virus à ARN qui ont divergé. 5 500 nouvelles espèces de #virusRNA ont été identifiées dans l’océan mondial à partir d’échantillons d’eau collectés lors de la mission #TaraOceans. C’est un nouveau chapitre dans la compréhension des virus à #ARN dans les écosystèmes marins. https://t.co/bakrcja4OY – Fondation Tara Océan (@TaraOcean_) 8 avril 2022 Ce travail est important non seulement parce que les virus à ARN peuvent être mortels pour l’homme. Ils sont également importants car ils éclairent l’évolution de la vie sur Terre. Le gène RdRp est peut-être l’un des plus anciens gènes au monde. Il existait avant même que la vie n’ait besoin d’ADN. Les virus à ARN jouent également un rôle central dans les écosystèmes. En infectant toutes sortes d’organismes, ils affectent chimiquement les milieux et les tissus alimentaires. Ils pourraient ainsi jouer un rôle dans l’adaptation des océans au réchauffement climatique. À propos de la façon dont les océans absorbent et stockent environ la moitié du carbone que nos activités émettent dans l’atmosphère. A noter qu’à l’heure actuelle, les chercheurs ne savent pas quels organismes sont infectés par ces nouveaux virus à ARN. Notamment parce que les fragments de génome dont ils disposent sont incomplets et particulièrement complexes à déchiffrer. Ils espèrent toujours être en mesure de déterminer à l’avenir quels types de gènes peuvent manquer et comment ils ont évolué au fil du temps. Pour mieux comprendre le fonctionnement de ces virus à ARN. Êtes-vous intéressé par ce que vous venez de lire?