Des hypothèques plus chères

Les conséquences pour les particuliers sont bien connues : les crédits immobiliers coûteront plus cher mais, en contrepartie, les produits d’épargne rapporteront plus. Comme le rapporte Le Figaro, Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site spécialisé Good Value For Money, souligne : “Nous verrons émerger dans les mois à venir des produits d’épargne qui profiteront de ce nouvel environnement.”

Le spectre de la récession de la zone euro

Les dépositaires de l’euro devront cependant gérer ce resserrement du crédit avec sagesse, alors que les craintes d’une nouvelle crise de la dette refont surface dans le sillage de l’instabilité politique en Italie et de l’éviction de Mario Draghi. L’incertitude sur l’approvisionnement en gaz russe pourrait également plonger la zone euro dans la récession si Moscou coupait soudainement l’approvisionnement. Une hausse trop rapide des taux d’intérêt ne pourrait qu’aggraver la situation. Toute l’Europe attend dans ce contexte de savoir si le gazoduc Nord Stream 1 rétablira ses livraisons, après plus de 10 jours d’arrêt complet des travaux.

Combler le fossé entre les pays emprunteurs

Pour parer à une éventuelle hausse des taux d’emprunt que des pays comme l’Italie, en pleine crise politique, doivent payer pour financer leur dette, la BCE dévoilera également jeudi les contours d’un nouveau bouclier “anti-fragmentation”. Il a été conçu pour lisser les différences entre les taux de prêt, ou spreads, entre les pays emprunteurs sans risque comme l’Allemagne et d’autres pays plus fragiles. Des conditions d’utilisation strictes doivent être fixées, les déposants de l’euro n’ont pas le droit d’aider le budget des gouvernements. Mais “une crise politique auto-infligée en Italie est le cas où la BCE ne devrait pas intervenir”, prévient Frederik Ducrozet, économiste en chef chez Pictet.

L’exemple américain

La BCE, avec cette hausse du coût du crédit, ne fait que suivre l’exemple de la banque centrale américaine (FED) qui remonte ses taux d’intérêt depuis mars. Fin juillet, ils pourraient remonter jusqu’à 75 points de base. Notamment, le Japon a laissé inchangée sa politique monétaire ultra-accommodante, conformément aux attentes de la plupart des économistes, tout en rehaussant significativement sa prévision d’inflation pour le pays. (Avec AFP) Hausse des taux de la BCE : l’Italie, le cauchemar de la zone euro