NielsenIQ, un panel de vente à grande échelle, fournit même des chiffres : “Du 21 février au 27 mars, les problèmes de disponibilité de lubrifiants ont augmenté de 37 % par rapport à la moyenne hebdomadaire des 5 semaines précédentes”, précise l’analyste Laurent Beneditti. En contact avec 20 Minutes, Carrefour, Auchan et Leclerc n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
Achats de précaution problématiques
Force est de constater que l’huile de colza fait également défaut dans de nombreux secteurs : “C’est un phénomène classique de la consommation : quand un produit se fait rare, ça touche ceux qui lui ressemblent”, explique Olivier Andrault, chargé de mission politique alimentaire à l’UFC-Que Choisir. . Le premier facteur qui explique cette situation est la guerre en Ukraine : « La Russie et l’Ukraine représentent 80 % des exportations mondiales d’huile de tournesol. “La France importe également les deux tiers de ses approvisionnements d’Ukraine.” “Pourtant, depuis deux ou trois semaines, les médias évoquent le risque de tensions d’approvisionnement. Cela a conduit à des achats de précaution lorsqu’il y avait suffisamment de stocks si la consommation était normale. “Il n’y a pas de pénurie d’huile de tournesol en France”, assure l’escorte du ministre de l’Agriculture dans 20 Minutes. “On assiste au même phénomène que lors de la première incarcération, où les gens se précipitaient vers le papier toilette”, ajoute Thierry Desouche.
Une incertitude après l’été
Alors ne vous inquiétez pas pour la cuisine, mais que va-t-il se passer dans les mois à venir ? “Pour l’huile de tournesol, nos stocks durent jusqu’en juin”, a déclaré Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique d’E. Leclerc, à BFMTV. Le problème d’approvisionnement, s’il se pose, peut survenir après l’été. “Les semis ont commencé en avril en Ukraine et la récolte a lieu à la fin de l’été. « Au vu de la situation actuelle, nous ne savons pas si les agriculteurs pourront produire autant qu’avant et s’ils n’auront pas plus de problèmes de raffinage et de stockage du pétrole », a déclaré Thierry Desouches. Il est également difficile de prédire si les marchandises pourront quitter un pays dont les routes commerciales sont désormais largement coupées. L’industrie alimentaire est également en alerte, utilisant l’huile de tournesol dans de nombreux produits transformés. “Vous avez probablement besoin de revoir certaines de ces recettes pour utiliser davantage l’huile de colza ou d’arachide. “Et conseiller aux consommateurs d’éviter certaines allergies à ceux qui y sont sujets”, précise Olivier Andrault. Quant aux prix de certaines huiles, “on craint qu’ils n’augmentent si la demande dépasse l’offre”, ajoute Olivier Dauvers. En attendant, un appel à la raison est adressé aux consommateurs français : “Il faut acheter du pétrole en quantité raisonnable et non stocker pour ne pas intensifier un phénomène qui n’a pour l’instant pas lieu”, recommande-t-on au ministère de l’Agriculture.