• Lire aussi : Vladimir Poutine parle d’avancées dans les négociations sur l’exportation de céréales d’Ukraine • Lire aussi : Téhéran accuse Washington d’attiser les tensions au Moyen-Orient “La coopération à long terme entre l’Iran et la Russie est très bénéfique pour les deux pays (…). Il existe des accords et des contrats entre les deux pays, y compris dans les secteurs du pétrole et du gaz, qui doivent être poursuivis et pleinement mis en œuvre”, a déclaré le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dans un communiqué. Le président russe Vladimir Poutine est arrivé mardi à Téhéran pour des entretiens avec ses homologues iranien et turc sur le conflit en Syrie et la guerre en Ukraine. Ce sommet intervient quelques jours après la tournée du président américain Joe Biden au Moyen-Orient. Sur la question des exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire, le président russe, qui se rend à l’étranger pour la deuxième fois depuis l’invasion de l’Ukraine, a parlé de progrès et a remercié son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. “Je voudrais vous remercier pour vos efforts de médiation, pour avoir proposé la Turquie comme terrain de négociation sur les problèmes de production alimentaire, les problèmes d’exportation de céréales via la mer Noire”, a déclaré le président russe, selon les transcriptions d’un communiqué. du Kremlin. Les chefs d’État ont également abordé la question du terrorisme et de la guerre en Syrie. Le président turc attend de la Russie et de l’Iran “leur soutien” dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il déclaré après avoir évoqué les principaux mouvements kurdes opérant dans le nord-est de la Syrie, à la frontière turque. M. Khamenei a réitéré l’opposition de son pays à une éventuelle opération militaire turque en Syrie, la qualifiant de “préventive” pour la région, selon un communiqué officiel. Cependant, le guide suprême a promis à Erdogan que l’Iran “coopérerait” avec la Turquie dans la “lutte contre le terrorisme”, tout en soulignant que “les terroristes ne se limitent pas à un groupe spécifique”. La Turquie cherche à établir une “zone de sécurité” de 30 km à sa frontière avec la Syrie et espère obtenir le feu vert de l’Iran et de la Russie pour une nouvelle intervention armée dans le nord-ouest du pays. « Il doit être clair pour tout le monde qu’il n’y a pas de place dans la région pour les mouvements terroristes séparatistes et leurs camarades. Nous allons bientôt poursuivre notre combat contre les organisations terroristes”, a prévenu le chef de l’Etat turc. “Le terrorisme (des organisations kurdes) est une menace pour nous tous”, mais “leur retrait à 30 kilomètres de notre frontière n’est pas encore fait”, a-t-il poursuivi, évoquant l’accord signé en 2019 avec Washington puis Moscou. Le sommet tripartite sera l’occasion pour M. Erdogan de rencontrer M. Poutine pour la première fois depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine. La Turquie, membre de l’OTAN, a tenté de maintenir le contact avec les deux pays, offrant à plusieurs reprises une médiation. En revanche, les discussions entre Russes et Iraniens pourraient porter sur la question nucléaire iranienne, estiment les experts. La Russie participe aux pourparlers entamés il y a plus d’un an entre l’Iran et les grandes puissances pour relancer l’accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien, permettant la levée des sanctions contre la République islamique en échange de freins à son programme nucléaire. Ces discussions sont au point mort depuis mars. Jeudi, lors de son voyage en Israël, Joe Biden a signé un pacte de sécurité avec le Premier ministre israélien Yair Lapid, engageant les Etats-Unis à ne jamais permettre à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Et samedi, en Arabie saoudite, M. Biden a confirmé devant un parterre de dirigeants arabes que son pays “ne se retirerait pas” du Moyen-Orient laissant “un vide que la Chine, la Russie ou l’Iran pourraient combler”. Des déclarations condamnées par Téhéran, qui accuse Washington d’attiser les tensions dans la région.