Le candidat à la présidence Emanuel Macron propose une « augmentation progressive de l’âge légal de la retraite à 65 ans ». A l’instar de la réforme de 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui avait abaissé l’âge légal de 60 à 62 ans, ce nouveau report, en cas de réélection et après l’adoption de la loi par le Parlement, consistera à augmenter l’âge de la retraite de 4 mois chaque année. Aussi, la réforme sera pleinement mise en œuvre pour la génération 1969, avec possibilité de départ à la retraite à 65 ans en 2034.
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65 “n’est pas un dogme”
Pourtant, au lendemain du premier tour de la présidentielle, après avoir été interrogé à plusieurs reprises sur la question lors d’un déplacement dans le nord, Emmanuel Macron a montré qu’il n’était pas fermé à une évolution de cette proposition. Dans un effort pour capter l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, et les Français au sens large soucieux de leur pouvoir d’achat et de leurs conditions de vie, il a assuré que le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans – auquel les deux tiers des Français se disent opposés, selon un sondage Elabe le mois dernier – “ce n’était pas un dogme”. Il a également promis qu’il tiendrait une large consultation sur la question et qu’il modifierait son plan s’il causait “trop de stress”. “L’horizon de l’âge légal de 65 ans peut être tout à fait modulé”, a-t-il répété mardi, évoquant notamment un report à 64 ans et non à 65 ans. Pourtant, ce mercredi matin, nouvelle histoire dans son camp. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, affirme que 65 ans reste le cap de la réforme…
Quel âge pour les carrières longues ?
La proposition emblématique du candidat Macron n’est pas la seule entourée d’un brouillard particulier, les mesures d’âge pour les carrières longues ou le travail acharné sont aussi plus énigmatiques. Dans son programme, outre “la suppression des principaux régimes spéciaux (EDF, RATP…) pour les nouveaux entrants, comme nous l’avons fait pour la SNCF”, le président sortant évoque “l’examen équitable des cas d’invalidité, de carrière longue ou difficile ” sans préciser davantage son travail et notamment s’il entend adapter les conditions d’accès à la retraite dans de tels cas, mais n’indique pas, par exemple, s’il entend conserver la possibilité offerte aux salariés ayant commencé à travailler avant l’âge de 20 ans de prendre leur retraite à 60 ans, avec l’intégralité de leurs revenus. On ne sait pas non plus si dans ce cas un report à 61 ou 62 ans est également envisagé.
Le retour du “régime universel”
Les propositions sont d’autant plus floues que dans son programme le candidat conclut sur le sujet en annonçant “la poursuite des concertations pour un système universel plus simple (proposition 2017, abandonnée durant son mandat), uniquement pour les générations futures, créant les compromis nécessaires”. Que peut-on en conclure que la réforme proposée en avril 2022 ne sera pas celle qui aura lieu dans les années à venir en cas de réélection ? On rappelle que de son côté, Marin Le Pen écrit dans son émission « refuser tout allongement de l’âge de la retraite ». L’âge légal de la retraite restera à 62 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 21,5 ans et plus. Pour atteindre le taux plein, la durée sera également augmentée progressivement en fonction des trimestres accumulés jusqu’à un maximum de 67 ans.