Autant dire qu’à quelques heures du verdict des urnes pour lesquelles 48,7 millions de Français sont appelés à voter dimanche 10 avril, le suspense reste entier. “Rien n’est exclu, tout est possible, bien plus dans le cadre d’une abstention qui pourrait être très élevée”, reconnaît Stéphane Zumsteeg, directeur d’Opinion chez Ipsos. Jusqu’au dernier jour, vendredi 8 avril, les rivaux n’ont cessé de se multiplier sur le terrain et dans les médias pour aller chercher des voix au terme d’une campagne insipide, mais caractérisée par un fort sentiment de défiance envers la classe politique. Avec un seul objectif : séduire 30 % des électeurs qui n’avaient pas encore fait leur choix pour le premier tour. “La clé pour atteindre le sommet est là. “On a essayé de parler à ces Français un peu perdus, choqués par deux ans de Covid, puis maintenant par la guerre en Ukraine et la crise du pouvoir d’achat qui pour beaucoup d’entre eux a relégué la campagne au second plan”, décrypte un marin. général Lepen.

Une campagne minimale pour Macron

Autour d’Emmanuel Macron, on liste aussi les principaux facteurs qui couvrent le résultat de ce premier tour d’incertitude : “Il y a des sondages, faux ou pas, le niveau de participation, le vote des jeunes, l’éventualité de la disparition de LR. et des partis PS, comme la prétendue défaillance des écologistes », explique l’un de ses conseillers. “Selon la réalisation d’un ou plusieurs de ces facteurs, le résultat peut être incliné de trois, quatre ou cinq points dans un sens ou dans l’autre”, poursuit-on dans l’équipe de campagne. Dans la matinée du vendredi 8 avril, sur RTL, le principal intéressé a présenté son état mental devant ce scrutin très flou : “Ni excès de confiance, ni fièvre”, a-t-il glissé, pas impressionné par la montée en puissance de la Marine. Lepen ces derniers jours. “C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. Entre Zemmour et elle, il y en avait sûrement un qui finirait par vampiriser l’autre dans la maison. “La cristallisation des intentions de vote s’est faite à celui qui est le plus susceptible de se rapprocher d’Emmanuel Macron”, poursuit l’un de ses soutiens. Quant à la chute du favori dans les sondages ces quinze derniers jours, il n’y a rien d’anormal, à écouter Stéphane Zumsteeg : « C’est l’adoucissement du phénomène du drapeau autour de la crise en Ukraine, le sentiment de concentration autour du leader s’est effondré. . De plus, il a fait campagne au moins, notamment en raison de ses obligations internationales, et les seuls enjeux de son plan qui se sont posés sont la réforme du système des retraites et la dépendance du RSA à une activité. Deux propositions qui ont été perçues négativement par le public, car nous sommes dans une période où les Français sont fatigués et veulent se calmer. »

Mélenchon et les électeurs de gauche

Mélenchon peut-il jouer les trouble-fêtes de ce duel annoncé comme la revanche de la finale 2017 ? “Je ne suis pas sûr. Son écart avec Marin Lepen se stabilise autour de 6,5% depuis plusieurs jours. Ainsi, bien qu’elle ait parcouru un long chemin, elle est maintenant sur un plateau alors qu’elle continue de grimper. “Je ne suis pas sûr qu’il puisse rattraper ce retard”, a déclaré Yannick Jadot ou d’autres candidats comme Anne Hidalgo. » L’inconnue de base demeure : l’abstinence. En 2002, il a atteint un record de 28,4 %. Sera-t-il si élevé dans vingt ans ? Possible. Comme il est tout aussi incertain qu’une participation élevée profite plus à une partie qu’à l’autre. “Si nos électeurs s’inquiètent de l’avancée de Le Pen, il peut les mobiliser. “Mais la possibilité de battre Emanuel Macron pourrait aussi être une incitation pour les extrémistes.” Le suspense, jusqu’au bout.