Posté hier à 10h45
                André Duchesne La Presse             

La volonté derrière ce plan à la vague devise olympique est donc double : assurer la reprise nécessaire, mais en se préparant à l’imprévu. Une catapulte et un manteau en même temps ? avons-nous demandé au ministre Roy. “Exactement”, a-t-il répondu lors d’un entretien téléphonique. Et cette initiative vient du milieu, avec lequel nous avons de multiples rencontres pour trouver des moyens de répondre aux problèmes causés par le COVID-19. La nouvelle réalité est que nous devons vivre avec un virus. Mais nous ne pouvons plus arrêter les activités sociales et culturelles du peuple. Il fallait donc voir comment on vivrait avec d’éventuelles épidémies qui feront partie de notre quotidien. » PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, LE SOLEIL La ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy Pour cette raison la “symbiose” de plus de la moitié (123,3 millions) des 225,8 millions, initialement annoncée lors du dépôt du budget le 22 mars et détaillée dimanche matin, passe à la première fenêtre dite “Consolidation”. Ce volet vise notamment à créer un “filet de sécurité” pour la prolongation de 12 mois de l’aide complémentaire (budget des mesures sanitaires, aide à la délivrance des billets, etc.) prévue depuis deux ans pour l’exécution des scènes cinématographiques et assurer la transmission des émissions. “Quoi qu’il advienne du COVID-19, nous maintenons ce filet de sécurité pendant une année entière”, s’est réjoui le ministre. Mais alors ? “Nous ne sommes pas dans la même position qu’en 2020”, répond-il, évoquant le fait que la science [vaccins, etc. ] aide à mieux faire face à la pandémie. “Nous avons maintenant des outils qui nous permettent de croire que la fermeture complète de tout n’est pas sur le papier. » Ce premier volet du regroupement prévoit également de rejoindre les « nouveaux clients » non financés auparavant par le Ministère et ses compagnies (SODEC et CALQ) pour les accompagner dans les actions de redressement. Le ministre donne l’exemple des cinémas et des théâtres alternatifs. “On a gardé un montant de 5 millions pendant trois ans pour aider des lieux comme le Lion d’Or ou le Club Soda, où les jeunes débutent, donne-t-il en exemple. Nous ne pouvons pas les abandonner. »

Succession

Le ministre Roy accorde une grande importance à aider la relève qui, dès le début de la pandémie, a eu peu d’occasions de s’imposer, soit parce que les salles étaient fermées, soit en raison de l’engorgement dû à l’offre excédentaire lors de la réouverture des salles. Cette succession est au cœur du deuxième volet (Faire briller) du projet, qui dispose d’un portefeuille de 79,5 millions. Une grande partie de cette somme est consacrée à la bonification des programmes de bourses du Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CALQ), qui passeront de 12 millions à 22 millions au cours des trois prochaines années. Au moins 20 % de ces 30 millions de dollars supplémentaires sont destinés aux artistes émergents. À cela s’ajoutent 7 millions de dollars supplémentaires sur trois ans pour les artistes de la relève issus de l’immigration, des communautés autochtones ou des personnes handicapées. Nous voulons vraiment donner la part belle aux jeunes qui n’ont pas eu l’occasion de s’y rencontrer. Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications Enfin, le troisième volet (Propel) du projet prévoit un dossier de 23 millions de dollars pour aider à promouvoir le rayonnement international et l’exportation des œuvres québécoises et à soutenir des projets qui se caractérisent par leur innovation et leur audace. Des exemples sont des projets de réalité augmentée, des podcasts et des installations immersives.

Toujours disponible

Prenons du recul et rappelons-nous que le mardi 10 mars 2020, le gouvernement Legault a présenté un budget qui prévoyait une injection de 407 millions d’argent frais sur cinq ans pour la culture. Le ministre Roy, comme de nombreux représentants du milieu culturel, s’est montré enthousiaste. Le lendemain, cependant, l’Organisation mondiale de la santé a décidé qu’une pandémie de coronavirus avait atteint la planète. Le reste appartient à l’histoire. “Ce budget record est composé de sommes qui existent encore”, a-t-il déclaré. Si par hasard, si par accident, il y avait une autre pandémie du même type, ces montants existent toujours et seront convertis pour soutenir davantage l’environnement. Mais c’est le scénario de la catastrophe et de la révélation. Je préfère me concentrer sur le positif, sur l’action. »

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			225,8 millions Le plan dévoilé dimanche matin est divisé en trois parties : Consolidate (123,3 millions), Shine (79,5 millions) et Propel (23 millions). 			 			source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec 		  


		source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec