Après le bombardement meurtrier de la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, où des civils tentaient de fuir, les évacuations se sont poursuivies ce samedi dans la zone, craignant une attaque russe imminente. Dans ce contexte tendu, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à une “réponse mondiale stable” suite au bombardement de la gare de Kramatorsk. Il a également réitéré que Kiev était “toujours prête” à tenir des pourparlers avec la Russie, qui s’étaient arrêtés après la découverte d’atrocités dans les villes libérées. L’Ukraine s’attend maintenant à accroître les opérations russes dans l’est et le sud de l’Ukraine, car les services de renseignement britanniques ont déclaré s’attendre à une attaque russe autour du Donbass. Il a précisé que les forces russes voyaient en ce moment leurs plans contrecarrés par la résistance ukrainienne.

L’Est se prépare au pire, une interdiction de circulation à Odessa

A Kramatorsk, la dernière estimation d’une attaque à la roquette devant la gare fait 52 morts, dont cinq enfants. L’évacuation des civils s’est poursuivie samedi par la route. Moscou nie la responsabilité de la grève, au point de dénoncer une “provocation” ukrainienne. Au même moment dans l’est du pays on se préparait au pire. En plus de poursuivre les batailles pour le contrôle des principales villes de Marioupol au sud et d’Izium au nord, “l’ennemi continue de frapper des cibles politiques avec des missiles dans toute l’Ukraine”, a averti l’Etat. Dans la petite ville de Lyssychansk, dans la région de Lougansk, le maire Olexander Zaika a appelé les habitants à partir au plus vite. Face à la “menace” de tirs de roquettes, un couvre-feu sera mis en place de samedi après-midi jusqu’à lundi matin dans la ville d’Odessa, le plus grand port ukrainien de la mer Noire, selon les autorités locales. De plus, dans la journée, 10 couloirs humanitaires ont été ouverts pour évacuer les civils des zones assiégées : l’un d’eux doit quitter Marioupol.

Visites diplomatiques en série à Kiev, Zelensky appelle aux armes

Le Premier ministre britannique, lors d’une visite surprise à Kiev samedi, s’est engagé à fournir à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles anti-navires, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les pays occidentaux à suivre l’exemple des sanctions américaines contre la Russie. Kiev réclame également des livraisons d’armes “immédiates” pour contrer une nouvelle offensive russe à l’Est. “Ce que Poutine a fait à Bhutto et Irpin, ce sont des crimes de guerre et ils ont terni de façon permanente sa réputation et la représentation de son gouvernement”, a déclaré Boris Johnson, le premier dirigeant du G7 à visiter, lors d’une conférence de presse. L’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. La veille, c’est la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait fait le déplacement, entre autres, à Boutsa, petite ville proche de la capitale devenue symbole des horreurs de l’invasion russe. Enfin, l’Ukraine a annoncé samedi avoir procédé à un “troisième échange” de prisonniers avec la Russie depuis le début de l’invasion russe, permettant la libération de 12 militaires et 14 civils ukrainiens. “Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un troisième prisonnier a été échangé aujourd’hui. Douze de nos soldats, dont une femme officier, rentrent chez eux. “Nous avons également autorisé la libération de 14 civils, dont neuf femmes, représentant un total de 26 personnes”, a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk au Telegram.

Réforme et changement de stratégie du chef de l’armée russe

Un nouveau chef, le général Aleksander Dvornikov, a été nommé à la tête de l’armée russe, a déclaré une source officielle occidentale à la BBC britannique sous couvert d’anonymat. Il est connu pour avoir fait ses armes en Syrie, où la Russie soutient les troupes de Bachar al-Assad depuis 2015. Cette réorganisation ressemble donc à un changement radical de stratégie, une tentative de réorganisation des structures de commandement, avec l’idée d’une meilleure coordination des différentes armées. Afin de pouvoir célébrer une victoire dans le Donbass jusqu’au 9 mai. Jeanne Bulant Journaliste BFMTV