Enfin, le 24 avril, les trois régions du pays partiront en vacances. Les Français voteront-ils ? Émettront-ils une procuration? Les électeurs de Macron, qui disposent traditionnellement de plus de moyens pour partir en vacances, seront-ils tentés de faire l’impasse sur ce second tour ? Retrouvez notre direct d’aujourd’hui après les élections

“Rien n’est joué”

De nombreux experts partagent une remarque inquiétante à propos d’Emanuel Macron : Marin Le Pen a tellement plus que lui. Pour la première fois à l’extrême droite, il y avait trois candidats : Eric Zemour (7,07 % des voix), Nicolas Dupont Ainian (2,06 %) et Marin Lepen (23,15 %). Si on les additionne, ces forces représentent au total 33,1% des suffrages. Mathieu Gallard, directeur des études à l’institut de sondage Ipsos, a prévenu lundi France Info : “Rien n’est décidé”, sachant que “85% des électeurs d’Eric Zemmour disent qu’ils voteront pour lui”. Si les appels à glisser un bulletin Macron ont été légions dimanche après-midi, je ne suis pas sûr que le président sortant puisse respirer. Dès son discours du soir du premier tour, il a appelé à une “union nationale”. Anne Hidalgo appelle définitivement ses électeurs à « voter contre l’extrême droite de Marine Le Pen, en utilisant le bulletin de vote d’Emmanuel Macron. Mais seuls 1,7% des Français ont voté pour. Même appel catégorique de Yannick Jadot… et même limite. A gauche, Fabien Roussel (qui a recueilli 2,3% des suffrages) est sur la même ligne : “J’appelle à la défaite de l’extrême droite, à ce que nous la battions avec le seul bulletin de vote dont nous disposons.” . En revanche, Valérie Pécresse a expliqué qu’elle voterait “en conscience pour Emmanuel Macron pour éviter l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait”. Mais il n’a pas donné d’instructions de vote. Et Christian Jacob, le président de LR, a montré lundi que “Marin Le Pen ne peut pas avoir de voix”, sans en dire plus. Autre problème pour Macron : Eric Shioti s’est détaché du candidat LR, assurant que son vote n’irait pas au président sortant.

Les yeux sur LFI

Pour Emanuel Macron, le duel s’annonce donc bien plus périlleux qu’en 2017. “Il a déjà utilisé ses réserves de voix”, estime Luc Rouban, politologue au Cevipof. L’électorat de Valérie Pécresse est complètement gonflé, il compte très peu de voix qui viendront de la gauche, très faible au premier tour. » “Même si Macron a plus de chances de réussir, rien n’est sûr”, a déclaré Luke Ruban, également chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Deux variables joueront un rôle décisif. D’abord la possibilité de mobiliser les abstentionnistes, les 27% de Français. Leur profil social est proche de celui des électeurs RN : médiocres, sceptiques des institutions… La deuxième question est évidemment le vote des électeurs Mélenchon. Avec près de 22 % des suffrages, LFI attire tous les regards. Dimanche après-midi, à son QG, Jean-Luc Melanson a effectué une pirouette, répétant à l’envi “il ne faut pas voter pour Marin Le Pen”, sans mentionner spécifiquement le bulletin de Macron. Selon un second tour d’Ipsos-Sopra Steria pour France TV, Radio France, France 24, RFI, Public Sénat, LCP et Le Parisien, 34% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon se référeraient à Emmanuel Macron, 30% à Lepen 36 et 36% s’abstiendraient. Autre projection intéressante, celle du cabinet d’études Elabe, qui révèle que 34 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon seraient favorables à Le Pen… et 27 % des électeurs de Valérie Pécresse. Le vote LFI n’est pas qu’un vote de soutien profond au projet JLM… Je vois que certains ont tendance à l’oublier. Les jetons ne sont pas tombés pic.twitter.com/CX0ylqA7w8 — Virginie Debuisson (@VirgoWhallala) 11 avril 2022 L’accès à ce contenu a été bloqué pour respecter votre choix de consentement En cliquant sur ” J’ACCEPTE », Vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et ainsi vous aurez accès aux contenus de nos partenaires J’ACCEPTE
Et pour mieux récompenser les 20 minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour une seule journée, via le bouton “J’accepte pour aujourd’hui” dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page politique de gestion des cookies. “Les transferts de voix possibles sont une projection, il faut être prudent, méfiez-vous du politologue. Cependant, nous ne sommes pas dans un petit pourcentage qui sera mentionné dans Lepen. D’autant qu’une partie de l’électorat de Melanson pourrait adopter une posture anti-Macron systématique et qu’une victoire de Le Pen avec un clivage gauche/droite net pourrait favoriser une nouvelle union de gauche. Tout se passe comme si Bismarck déclarait la guerre à la France pour réunifier l’Allemagne en 1870. Mais c’est un calcul dangereux. »

Quelle stratégie pour ce second tour ?

Afin de convaincre les lointains, les hésitants, les frustrés, les deux adversaires devront jouer des partitions précises. Voyage en Terre Frontiste pour Macron à partir de ce lundi 20 avril parler que Marine Le Pen ne peut pas se permettre de perdre comme en 2017… La caravane de presse qui suit Emanuel Macron est arrivée à Denen, première étape de sa visite dans les Hauts-de-France. Les élus attendent le candidat à la présidentielle devant la mairie. C’est une ville socialiste, le maire a voté pour Hidalgo hier. pic.twitter.com/8YvXncyiWR — Rachel Garrat-Valcarcel (@Ra_GarVal) 11 avril 2022 L’accès à ce contenu a été bloqué pour respecter votre choix de consentement En cliquant sur ” J’ACCEPTE », Vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et ainsi vous aurez accès aux contenus de nos partenaires J’ACCEPTE
Et pour mieux récompenser les 20 minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour une seule journée, via le bouton “J’accepte pour aujourd’hui” dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page politique de gestion des cookies. Nul doute que le candidat du RN surfera dans un discours contre Macron. “Il risque de dire : ‘Si c’est Macron, il y aura un chaos social avec les manifestations, une pénurie de services publics, une fracture sociale durable’”, a poursuivi Luke Ruban. Alors que Macron joue la carte européenne, mettant l’accent sur la guerre dangereuse en Ukraine, l’incapacité à prendre ses distances avec l’OTAN et l’Europe. Il y a donc un dilemme de principe. Le bien-être économique des citoyens est-il une priorité ou la place de la France dans le monde ? Marin Le Pen n’a pas hésité à dire que les sanctions liées à la guerre en Ukraine devaient priver les entreprises de points de vente, augmenter le prix de l’essence… On dirait l’opposition de 1981, avec un Valéry Giscard d’Estaing qui ressemblait à beaucoup international et un Mitterrand intéressé par les affaires françaises. « Avec le même objectif pour les deux candidats de 2022 : séduire le maximum d’électeurs qui ne les ont pas soutenus au premier tour.