Le débat sur l’avenir des professionnels qui ont refusé le vaccin Covid-19 se poursuit. Dans un communiqué publié mardi, l’Académie nationale de médecine prend position sur l’épineux dossier, source d’échanges houleux entre le gouvernement et l’opposition, estimant que réintégrer les soignants non vaccinés serait “une erreur”. La fondation commence par rappeler son fort soutien à la vaccination et l’obligation des soignants, jugeant que « la réticence à la vaccination [est] moralement inacceptable dans leur profession. Alors que plusieurs groupes politiques, dont La France insoumise et Rassemblement national, ont récemment prôné la réintégration de ces professionnels, l’Académie souligne que « tout refus de vacciner motivé par des convictions personnelles est respecté, mais incompatible avec le métier de soignant. “. Moins efficaces contre les nouveaux variants, les vaccins restent utiles contre la transmission et, plus fortement, contre les formes sévères du Covid-19. De plus, “aucun des arguments reformulés (manque d’efficacité, effets indésirables, manque de recul, etc.) ne permet de valider scientifiquement le refus de vacciner, les véritables contre-indications médicales à la vaccination étant très rares”, fait valoir l’organisation. La réintroduction de personnel soignant non vacciné ferait courir un risque aux patients vulnérables, mettrait “en danger le climat de confiance et de cohésion” au sein des équipes et ne résoudrait pas les difficultés actuelles de fonctionnement de l’hôpital”, ajoute-t-il, forgeant “une forte opposition” dans cette piste. VOIR AUSSI – Covid-19 : Réintégrer les aidants non vaccinés relève de la ‘démagogie’, selon Mathias Wargon

Débat intense à l’Assemblée nationale

Lors des débats à l’Assemblée nationale sur le projet de loi “veille et sécurité sanitaire dans la lutte contre le Covid-19”, plusieurs députés ont déposé des amendements – jugés irrecevables – réclamant le retour immédiat des professionnels concernés, suspendus depuis l’automne. Le gouvernement les a rejetés : alors que l’épidémie est dans une “phase croissante”, avec plus de 130.000 cas détectés chaque jour, cette partie “ne peut pas être à l’ordre du jour”, selon le ministre de la Santé, François Brun, sous la désapprobation des élus. représentants du groupe RN. Si cette option n’est “pas sur la table”, l’exécutif continuera à consulter “dans les prochains jours les autorités scientifiques et déontologiques, notamment la HAS, […] et le CCNE » sur cette question, avant de réunir les syndicats et de présenter une « réponse claire, objective et argumentée » aux députés. De leur côté, les professionnels sont profondément divisés sur cette partie, certains y voyant un coup de pouce bienvenu pour l’hôpital, tandis que d’autres pointent des risques sanitaires. Or, le nombre de personnels soignants concernés, comme le souligne l’Académie nationale de médecine, est minime : citant des retours d’expérience de l’ARS, François Braun chiffrait le pourcentage d’agents suspendus à 0,53 %, dès début juillet, soit environ 12 000 personnes, dont certains ne sont pas du personnel infirmier. De son côté, la FHF a jugé mi-juin qu’il n’y avait pas de « vivier de professionnels à rechercher » parmi ces agents et a estimé leur nombre entre « 4000 à 5000 » professionnels, soignants et non soignants confondus. Soit « 0,3 % de l’ensemble des agents des établissements ». VOIR AUSSI – Emmanuel Macron ne fixe pas de date pour la réinsertion des soignants non vaccinés