La teinte rose de la cathédrale de Strasbourg s’est estompée dans la nuit. Les projecteurs illuminent la Place du Château à ses pieds. Emanuel Macron monte sur le podium ce mardi 12 mars, entouré de plusieurs milliers de personnes brandissant des drapeaux français, européens et ukrainiens. « Vive l’Europe ! », crient les partisans du chef de l’État. Ce dernier est venu avertir, à douze jours du second tour de la présidentielle, qu’il le verrait affronter le candidat de la Coalition nationale, Marin Le Pen, le 24 avril, dans un duel au résultat incertain. “Cette élection est aussi un référendum pour l’Europe. “Le candidat d’extrême droite propose un plan nationaliste, qui n’est pas du patriotisme”, a-t-il prévenu, faisant écho à ce que François Mitterrand avait dit au Parlement européen en 1995 : “Le nationalisme est une guerre. Les mots résonnent dans le public alors que les troupes russes pilonnent l’Ukraine. Alors, estime Emanuel Macron, “on peut avoir des désaccords, parfois des divergences, mais l’aventure européenne qui est la nôtre aujourd’hui doit être défendue”. Applaudissements, Marseille, Ode à la joie. Lire aussi : Macron estime que “cette élection est aussi un référendum pour l’Europe”, Lepen présente ses propositions pour la démocratie : actualité politique du 12 avril
Quelques minutes plus tôt, une poignée de jeunes – « des militants d’extrême gauche », dirait-il – ont interrompu son discours en criant « Macron, rends l’ISF ! » ; d’autres l’ont interpellé sur le changement climatique ou ont revendiqué le nom de Jean-Luc Mélenchon. L’un d’eux a été évacué par le service de sécurité après avoir sorti une pancarte “Angry Beavers”. Une référence à l’expression ironique utilisée par le chef de file de La France insoumise (LFI) pour qualifier les électeurs de gauche, appelés à bloquer l’extrême droite de manière rituelle depuis vingt ans. Travail difficile de celui d’Emanuel Macron. Depuis cinq ans, l’annonciateur du « dépassement » du clivage droite-gauche est parvenu à jouer avec les contradictions inhérentes au « simultané », au point de survivre à cinq ans de crise et d’affaiblir les modérés chez les deux. côtes. Il doit désormais réaliser en moins de deux semaines la composition qui lui permettra d’attirer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sans s’aliéner les siens, ni sembler éviter la main droite tendue. Celle de Nicolas Sarkozy, notamment, qu’il a accueilli à l’Elysée dans les jours précédant le premier tour. L’Europe, donc. Ciment éternel du macronisme. Mais reste; Meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg, le 12 avril 2022. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

Le soutien de Nicolas Sarkozy

Lundi après-midi, l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Kozulin a appelé à voter en faveur d’Emanuel Macron. Il l’a aussitôt appelé “à trouver les mots, les comportements, mais aussi les actes pour convaincre les Français, notamment tous ceux qui aiment la justice sociale et le progrès démocratique”. Il ne vous reste plus qu’à lire 65,84% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.