Alors que la France a récemment rapatrié 16 femmes et 35 mineurs d’un camp de prisonniers jihadistes en Syrie, les autorités semblent avoir changé d’avis sur les citoyens français soupçonnés d’appartenir à Daech détenus là-bas par les Kurdes. C’est en effet la première fois que des adultes rentrent en France. De même, ces groupes reviennent contrairement au « cas par cas » mis en place et revendiqué par le gouvernement durant les cinq premières années. Et c’est juste pour les enfants. Les femmes récemment rapatriées étaient toutes candidates au retour en France. A leur arrivée, ils ont été isolés et il faut maintenant évaluer avec précision leur dangerosité. Parallèlement, plusieurs ont déjà été inculpés et incarcérés (pour association de malfaiteurs terroristes). Les enfants, quant à eux, sont pris en charge par les services spécialisés d’aide sociale et de protection de la jeunesse. Ils doivent être suivis à long terme, jusqu’à l’âge adulte. Certains seront placés dans des familles d’accueil, tous doivent être scolarisés.
Plusieurs raisons ont été données Ce changement de doctrine, avec le rapatriement des femmes, vise à faire entrer plus d’enfants dans le pays qu’auparavant. En effet, les parents des détenus mineurs devaient donner leur accord pour rentrer en France. Par conséquent, ils peuvent désormais voyager avec leurs mères. C’est aussi une question de sécurité. Daech, dont ces femmes sont accusées d’avoir rejoint les rangs, aurait planifié des attaques contre des camps de prisonniers. Dès lors, le gouvernement et les autorités auraient choisi de les rapatrier pour qu’ils soient jugés en France. Le risque est aussi de les voir s’enfuir et rejoindre des poches de jihadistes se regroupant localement. Depuis 2012, sur les 1 450 Français qui ont rejoint les rangs des djihadistes de Daech en zone irako-syrienne, 320 majeurs et 200 mineurs ont déjà été rapatriés. 220 mineurs resteraient sur place. Des emplois comme celui qui s’est produit il y a quelques jours devraient donc se multiplier.