Marin Le Pen a répondu aux questions de Bruce Toussaint depuis son QG de campagne mercredi après-midi. De l’évacuation violente d’une militante écologiste à sa conférence de presse, en passant par ses prises de position sur la Russie, retour sur les grandes lignes de cet entretien.
• Activiste traîné au sol : rend la responsabilité “à la police de M. Darmanin”
Interrogée dans un premier temps sur l’infiltration musculaire d’un militant écologiste lors de sa conférence de presse, Marin Lepen a expliqué que “c’est la police de M. Darmanin” qui a évacué la jeune femme, qui a été traînée au sol devant les caméras. “Je n’ai absolument rien vu, en l’occurrence je n’ai absolument rien vu”, a-t-elle assuré à notre antenne, se réjouissant que l’activiste “n’ait eu aucune intention plus dangereuse que de me défier”. Selon nos informations, la personne qui a traîné le militant hors de la salle où Marin Lepen a donné la conférence de presse n’est pas un policier mais un membre du service des commandes spéciales du Rassemblement national.
• Dénonce le ton « brutal et agressif » de Macron
Marin Lepen provoque un changement de “ton” de la part du candidat à la présidentielle entre le premier tour et le second tour des élections. Un comportement qui la considère “brutale et agressive envers (son) respect”. “Cela fait trente semaines que je suis en campagne, celle-ci trois jours”, a-t-il encore déclaré à BFMTV, expliquant que “ce qui va se jouer est avant tout une question de mobilisation”. “C’est une bataille d’idées, pas une bataille de personnes”, a-t-il déclaré.
• Ne veut pas d’un “gouvernement technique”
Interrogée sur le choix de son Premier ministre en cas de victoire, la candidate de la Coalition nationale a refusé de donner un nom mais a confirmé qu’elle œuvrait déjà pour la “formation d’un groupe gouvernemental”. “Mon premier ministre sera un politicien, un chef de groupe […] “il respectera la cohérence du travail que j’ai soumis”, a-t-il déclaré à BFMTV, expliquant qu’il ne souhaitait pas un “gouvernement technique”.
• “Prendre sa retraite à 65 ans, pour certaines professions, c’est inhumain”
Alors qu’Emanuel Macron a été interrogé à plusieurs reprises sur le programme de réforme des retraites, Marin Lepen a réclamé un système de retraite “progressif”, avec un âge légal de départ à la retraite fixé à 62 ans et ramené à 60 ans pour ceux qui viennent de commencer à travailler avant l’âge de 30 ans. 20. Un projet qu’elle juge économiquement et plus juste pour les Français. « Prendre sa retraite à 65 ans, pour certaines professions, c’est inhumain », dit-elle, faisant de son programme « le choix de société » pour les Français. “Ce qu’Emanuel Macron essaie de faire, c’est de réduire les retraites, c’est tout ce qu’il veut faire. Et je ne veux pas ça”, a-t-il dit.
• Nie tout conflit d’intérêts entre les eurodéputés RN et la Russie
Emanuel Macron a dénoncé la semaine dernière “l’absence coupable” des eurodéputés RN qui se sont abstenus de voter sur un plan de soutien à l’Ukraine avant la guerre avec la Russie. Aucun des 19 députés RN n’a également voté en faveur de sanctions européennes contre la Russie. Interrogée sur cette question, Marin Lepen a assuré qu’”en aucun cas” il n’y a de conflit d’intérêts entre les eurodéputés de son parti et la Russie. “Les députés RN défendent les intérêts de la France”, a-t-il déclaré à BFMTV. Marin Lepen, qui a qualifié les sanctions contre la Russie d’”inefficaces”, a également expliqué que “jusqu’à la fin de la guerre”, “il n’y a absolument aucune raison” d’aller à Moscou rencontrer Vladimir Poutine en cas de victoire.
• Veut sanctionner le port du voile dans un lieu public
Marin Lepen a expliqué à BFMTV vouloir imposer une amende à l’usage du voile en public, accusant également certaines marques de vendre des “collections pudeur”. “C’est complètement contraire à nos valeurs, de respecter les femmes. C’est un uniforme imposé par les islamistes”, a-t-il dit. “Le but est de faire pression sur ceux qui n’en portent pas, que le fait qu’ils n’en portent pas les isole parce qu’ils sont séparés.” Pour autant, le candidat RN n’entend pas augmenter la sanction en cas de récidive : “quand vous ne portez pas la ceinture de sécurité vous avez une amende. Si vous ne la portez pas le lendemain vous avez la même amende”.
• Dit qu’il aborde la discussion “très calmement”
Il juge le “moment important” de cet entre-deux-tours, mais pas forcément décisif. Cinq ans après sa confrontation ratée avec Emanuel Macron, Marin Le Pen lui reparlera plusieurs heures la semaine prochaine. “Les élections ne se jouent pas dans un seul débat, elles se jouent tout au long de la campagne, dans le travail, dans la personnalité”, a-t-il dit, ajoutant qu’il abordait “très sereinement” le moment de la campagne avant le second tour. La candidate du Rassemblement national a enfin assuré vouloir “continuer à défendre les Français” en cas de nouvelle défaite face à Emanuel Macron. Hugues Garnier Journaliste BFMTV