• Lisez aussi : [EN DIRECT] 43e jour de la guerre en Ukraine : voici tous les derniers développements • Lire aussi : Guerre en Ukraine : 3 points pour mieux comprendre le mouvement séparatiste pro-russe • Lire aussi : Pause ou analyse : cette situation des forces russes en Ukraine L’Assemblée générale de l’ONU, qui réunit tous les États membres et n’a pas de droit de veto, a approuvé à une large majorité la suspension de la Russie par le Conseil des droits de l’homme, la deuxième dans l’histoire de l’ONU après l’expulsion de la Libye en 2011. Le vote, avec 93 voix pour, a cependant été moins massif que lorsque 141 pays ont condamné l’invasion de Moscou début mars. L’initiative fait suite à une vague d’indignation suite à la découverte de dizaines de morts, en civil et pour certains les mains liées dans le dos, dans des zones d’où l’armée russe s’est retirée, plus précisément à Boukha, près de Kiev. . L’Ukraine et ses partisans accusent les troupes russes de fuir le nord de l’Ukraine et de tenter de prendre le contrôle de la capitale, revendiquant la responsabilité des “crimes de guerre”. La Russie nie tout acte répréhensible, citant une “provocation” ukrainienne. Elle a prévenu après le vote de l’ONU, qualifié d’”illégal”, qu’elle entendait “continuer à défendre ses intérêts par tous les moyens légaux”. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitry Kuleba, a quant à lui exprimé la “reconnaissance” de son pays dans un tweet : “Les criminels de guerre n’ont pas leur place dans les organes de l’ONU visant à protéger les droits de l’homme”, a-t-il écrit. Son homologue américain Antony Blinken a assuré que la Russie continue de commettre des “atrocités” en Ukraine “en ce moment”. AFP
Anthony Blinken et Dmitro Couleba.
De son côté, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, s’est rendu au Bhoutan, assurant aux responsables locaux que “le monde est profondément choqué” et que “la prochaine étape” serait “une enquête”. Dernière chance Sur le terrain, l’est de l’Ukraine est désormais la cible principale des forces russes, qui ont subi “des pertes militaires importantes”, a reconnu jeudi un porte-parole du Kremlin, évoquant “une immense tragédie”. les abandonner. “Les prochains jours seront peut-être la dernière chance pour moi de partir. “Toutes les villes libres de la région de Louhansk sont sous le feu de l’ennemi”, et les forces russes “coupent toutes les voies de sortie possibles”, a prévenu sur Facebook son gouverneur, Serguiï Gaïdaï. Un nouvel appel vise spécifiquement la ville de Severodonetsk, la ville la plus à l’est occupée par les forces ukrainiennes, qui est régulièrement pilonnée par les troupes russes et où des reporters de l’AFP ont vu des civils partir en bus jeudi, alors que des explosions se faisaient régulièrement entendre dans ses environs. “Chaque jour s’aggrave. Ça tombe partout. “Ce n’est plus possible”, lance Dennis, un quadragénaire pâle au visage émacié qu’on considérerait comme une soixantaine. “On trouve encore du pain le matin dans le magasin. “Les volontaires et l’armée nous donnent de la nourriture.” “Regardez les lance-roquettes, les appartements endommagés autour de vous”, pointe du menton une grand-mère en serrant son sac contre sa poitrine. “Nous vivons dans la cave depuis plus d’un mois. Je n’ai plus ni gaz, ni électricité, ni eau. “Impossible de rester à la maison.” Un “grand nombre” d’évacués ont déjà atteint Dnipro, a annoncé jeudi le maire de la ville industrielle d’un million d’habitants sur le Dniepr, le fleuve qui marque la frontière de la partie orientale du pays. Il les a également exhortés à “partir, pour (ceux) qui le peuvent”, vers des zones encore plus à l’ouest “parce que c’est plus sûr là-bas”. Le gouverneur Gaïdaï a assuré que les responsables ukrainiens n’autoriseraient pas un “deuxième Marioupol” à l’Est, une ville portuaire du sud-est assiégée et détruite par l’armée russe depuis fin février et qui compte environ 100 000 habitants. Armes “maintenant” Et pour se préparer à l’attaque imminente contre le Donbass, Kiev sollicite l’aide de l’Occident. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères s’est rendu à Bruxelles pour exiger la livraison immédiate d’armes à ses homologues de l’Alliance atlantique. “Soit vous nous aidez maintenant, et je parle de jours, pas de semaines, soit votre aide viendra trop tard. “Beaucoup de gens vont mourir, beaucoup de civils vont perdre leurs maisons, beaucoup de villages seront détruits si cette aide arrive trop tard”, a insisté Dmitro Kouleba devant la presse après la rencontre. Et d’avertir : “à l’heure où l’on se parle, la bataille du Donbass est en cours”. “C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. La bataille du Donbass vous rappellera la “Seconde Guerre mondiale”, avec “des milliers de chars, de blindés, d’avions, d’artillerie”. De son côté, le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg a assuré que “les Alliés sont conscients de l’urgence d’apporter davantage de soutien à l’Ukraine”. Il s’est prononcé en faveur de l’Alliance américaine, mais a déclaré que le maintien d’une certaine indépendance n’était pas la solution. Le volet diplomatique de la crise ne montre aucun signe de progrès, au contraire. La Russie a déclaré jeudi que l’Ukraine avait renoncé à certaines de ses propositions lors de pourparlers fin mars à Istanbul, dont la Russie a dit qu’elle s’était félicitée. Kiev a immédiatement réagi, appelant Moscou à “réduire son hostilité” dans les négociations. M. Kuleba a même accusé son homologue russe Sergueï Lavrov d’être « complice des crimes » commis par l’armée russe, les justifiant. Suffoquer pendant des années Autre aspect du soutien occidental à l’Ukraine, les sanctions économiques ont encore été renforcées après les massacres de Bucarest par Washington, Londres et le G7, qui a interdit jeudi tout nouvel investissement dans des secteurs clés. Par un vote au Congrès, les États-Unis ont officiellement abrogé le même jour le régime commercial entre la Russie et la Biélorussie, ouvrant la voie à des tarifs punitifs. Washington voulait une nouvelle série de sanctions “catastrophiques”, interdisant tout investissement en Russie et ciblant les grandes banques… ainsi que les deux filles du président russe Vladimir Poutine. Poutine et sa fille Katerina Tikhonova Capture d’écran de l’AFP et de Reuters
Les Européens devraient emboîter le pas, mais rester divisés sur les sanctions énergétiques, au grand dam du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a critiqué mercredi “l’indécision” européenne. Kiev a directement accusé jeudi la Hongrie de porter atteinte à “l’unité de l’UE” et d’”aider Poutine à poursuivre son agression contre l’Ukraine”, se disant prête à acheter du gaz russe en roubles, contrairement aux autres pays de l’Union européenne. L’UE envisage actuellement une cinquième série de sanctions à adopter lundi, comprenant pour la première fois des mesures dans le secteur de l’énergie, avec un embargo sur les marchés du charbon en provenance de Russie. Malgré les différences entre ses États membres, qui sont plus ou moins dépendants des traditions russes, le président du Conseil européen Charles Michel et le ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne Josep Borrell ont tous deux considéré que les décisions sur le gaz et le pétrole. “tôt ou tard”. Le Parlement européen a adopté jeudi à une écrasante majorité une résolution appelant à un embargo “global et immédiat” sur les importations de “pétrole, combustible nucléaire et charbon” en provenance de Russie. En tout cas, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé qu’elle se rendrait vendredi à Kiev pour exprimer son “soutien indéfectible” à l’Ukraine dans sa “lutte courageuse” contre l’invasion russe.