Que s’est-il passé ce mardi 12 avril à Montpellier ? Une vidéo d’une querelle entre un homme et deux femmes, dont l’une a été couverte, est devenue virale sur les réseaux sociaux. La courte séquence, qui a jusqu’à présent enregistré des centaines de milliers de vues, montre la scène qui s’est déroulée près des rives du Lez. Le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, a également fermement condamné “cette attaque qui aura les suites judiciaires qui s’imposent” sur Twitter. “La vidéo avec 1 dispute non autorisée entre un homme et des femmes aujourd’hui #Montpellier est diffusée sur RS. Je condamne fermement cette attaque qui entraînera les conséquences juridiques nécessaires. Le respect d’autrui est la pierre angulaire de notre société démocratique. – Préfet Hérault\ud83c\uddeb\ud83c\uddf7\ud83c\uddea\ud83c\uddfa (@ Prefet34) 12 avril 2022 Selon les premiers témoignages recueillis le même jour, les jeunes femmes ont affirmé avoir été victimes d’une agression raciste inutile. La transmission de la vidéo qui s’est rapidement traduite en “fatwa” sur internet pour l’identification et la découverte de l’homme. Un jour plus tard, le Midi Libre a pu entendre la version de Monsieur K. qui a décidé de porter plainte pour atteinte au droit à l’image.

“Ils ont crié comme des fous”

Selon lui, tout commence lorsqu’il promène son chien en fin de matinée sur les bords du Lez, près de l’Hôtel de Région. L’animal, un teckel, est lâché alors qu’il s’approche d’un banc où sont assises cinq femmes, dont deux portent le hijab, le voile islamique. Apparemment effrayées par le chien, les jeunes femmes se mettent alors à “crier comme des folles”, explique-t-il. Entendues par la police, les plaignantes évoquent également un “petit” chien non attaché : “Mes amis qui avaient peur du chien se sont levés sur le banc”, témoigne l’un d’eux.

“Ils voulaient tuer mon chien”

C’est alors que les versions diffèrent. Selon l’une des victimes qui a témoigné sur le compte twitter Decolonial News, l’homme aurait “ri” en voyant cette scène et serait tombé “mais quelle religion stupide”. Il affirme avoir reçu des menaces. “Ils m’ont tout de suite demandé, en criant, d’attacher le chien” sinon ils le “tueraient”, explique-t-il avant de répéter à de nombreuses reprises qu’”ils voulaient tuer le chien !”. Très vite, le ton monte et la situation dégénère, les jeunes femmes accusent l’homme de les offenser. Il se défend et déclare qu’on lui a demandé de “clarifier” et qu’il a accepté d’autres mots et insultes en arabe. Il tente alors d’échapper au conflit et continue sa route lorsque ces derniers le suivent. “Ils ont commencé à sortir leurs téléphones pour me filmer, ce que je voulais aussi faire en retour”, explique-t-il, évoquant un “comportement de malade”. C’est le moment où la scène est filmée. “Quelqu’un vole alors vers moi pour attraper mon téléphone, je résiste.” Ce dernier parvient alors à saisir un smartphone avant de le jeter au sol. Dans la séquence en ligne, on peut en effet voir un téléphone voler sous les cris répétés de jeunes femmes. L’absence de témoins visuels rend l’enquête délicate, où ici, les deux discours se contredisent sur plusieurs points. L’homme s’est rendu au commissariat mercredi 13 avril pour porter plainte pour insulte à l’image. Il a été interpellé lors de l’entretien.