Posté à 16h46
                Daniel Renaud La Presse             

Les deux employés d’ATS (Airport Terminal Services) ont été arrêtés dans la nuit du 13 janvier alors qu’ils achevaient de vider la poignée avant d’un avion d’AeroMexico qui venait d’atterrir du Mexique à Montréal. Selon un document judiciaire obtenu par La Presse, les problèmes ont commencé pour les deux employés lorsqu’un superviseur leur a demandé de se rendre à l’arrière de l’avion pour décharger les bagages des passagers. Les fonctionnaires ont refusé et le patron l’a trouvé pêché. Il est alors monté à bord de l’avion et a vu les deux agents de piste manipuler une boîte contenant un sac à dos. Le patron leur a demandé de quoi il s’agissait et les employés ont répondu “ordures”.

Sur un faux plafond

Soupçonneux, le superviseur attend que les deux hommes descendent de l’avion et remarque qu’ils semblent tenir quelque chose sous leurs manteaux désormais noués. Il leur a demandé de rester à leur place, mais les ouvriers n’ont pas obéi. L’un d’eux a dit qu’il devait aller aux toilettes, mais il a pris la direction opposée, même s’il travaille depuis longtemps à l’aéroport, précise le document. Le surveillant prévient les gardes-frontières qui re-détectent les mouvements des deux agents et trouvent les deux premiers kilos de cocaïne, recouverts d’un film plastique, sur le sol d’une pièce isolée de l’aéroport et les deux autres sur un faux plafond. PHOTO DU DOCUMENT DE LA COUR Les deux kilos de cocaïne retrouvés sur le toit étaient emballés dans du papier bulle. Les douaniers ont alors arrêté les deux fonctionnaires. Ils ont ensuite fait des tests préliminaires sur les briques, le sac à dos et la boîte en carton et les résultats ont été positifs pour la cocaïne. En janvier, le prix du kilo de cocaïne variait de 40 000 à 45 000 dollars, selon nos informations, avant que la drogue ne soit coupée et revendue dans la rue.

Des heures supplémentaires soudainement attractives

Les gardes-frontières ont remis le dossier à leurs collègues de la Gendarmerie royale du Canada qui ont rencontré des témoins. Il est à noter que l’un des patrons a déclaré qu’il trouvait étrange que les deux employés demandent des heures supplémentaires ce soir-là alors que l’un d’eux “c’est le gars qui ne fait pas son quart de travail” et que l’autre ne dépasse jamais ses heures, parce qu’il a un autre travail de nuit. Les deux policiers – qui n’ont pas de casier judiciaire – n’ont pas encore été inculpés et l’enquête se poursuit, a indiqué à La Presse un porte-parole du département C de la GRC à Montréal. Nous avons envoyé un e-mail aux services du terminal de l’aéroport de Saint-Louis, mais au moment de la rédaction de cet article, nous n’avons pas reçu de réponse. Selon son site Internet, ATS, qui propose des services tels que le chargement et le déchargement des bagages, l’entretien de la cabine et le ravitaillement en carburant, existe depuis 47 ans. Elle compte au moins 4 500 employés et plus de 150 compagnies aériennes clientes et est présente dans 49 aéroports au Canada et aux États-Unis. Lors de l’enquête de la GRC sur le Colisée contre la mafia Rizzuto au début des années 2000, une demi-douzaine d’employés de l’entreprise de l’aéroport Trudeau ont été arrêtés et condamnés, mais pour avoir importé des quantités beaucoup plus importantes de cocaïne. Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à [email protected] ou écrivez à La Presse.