Posté à 12h00
                Mathieu Perreault La Presse             

« Un panel d’experts, dont je fais partie, a décidé de recommander l’utilisation simultanée de la bouche et des narines pour les examens rapides », explique Cédric Yansouni, infectiologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). “Nous savons depuis longtemps que le virus n’apparaît pas dans la bouche et les narines en même temps. La bouche vient en premier, mais on a fait le test dans la narine car là la charge virale est plus importante. Mais avec Omicron, l’espace est plus long. Il peut y avoir un ou deux jours de symptômes sans que le virus soit bien présent dans les narines. » Ce comité d’experts a été mis en place en janvier pour conseiller la Direction générale de la gestion exécutive et opérationnelle de la pandémie (DGGEOP). Une étude de la Nouvelle-Écosse pré-publiée fin janvier sur MedRxiv a montré que le taux de faux négatifs passe de 22% à 5% lorsque l’on frotte l’écouvillon d’un test rapide BTNX d’abord dans la bouche puis dans le nez, probablement uniquement dans le nez. “Cela réduit le taux de faux négatifs à peu près au niveau de la variante Delta”, a déclaré l’auteur principal de l’étude, Glenn Patriquin, de l’Université Dalhousie. La technique améliore également les résultats du test rapide PanBio. La technique recommandée consiste à frotter l’écouvillon à l’intérieur des deux joues, puis sur le dos de la langue, avant d’effectuer les deux frottements sur chaque narine selon les instructions du fabricant du test.

Ailleurs au Canada

La Nouvelle-Écosse a adopté cette recommandation en février, selon le Dr Patriquin. L’Ontario a emboîté le pas quelques semaines plus tard et la Saskatchewan en mars. “Nous avons été les premiers à essayer cette approche car nous utilisons des tests très rapides pour détecter la communauté”, explique le Dr Patriquin. Nous avons des cliniques qui utilisent des examens rapides. Une personne peut venir prélever le prélèvement en quelques minutes sous la conduite d’un préposé, qui met le liquide dans la cassette de test et envoie le résultat 15 minutes plus tard. Les accompagnateurs ne sont pas des soignants, ce qui facilite le recrutement. Le microbiologiste d’Halifax a fait la même étude pour les tests PCR, mais n’a trouvé aucune différence dans le pourcentage de faux positifs si l’écouvillon était inséré dans la bouche autre que le nez. Le Dr Yansouni pense que le Dr. Patriquin a fait une “très belle étude”. “Nous avons commencé à discuter d’une telle recommandation dès la publication de l’étude. » Il convient de noter que le taux de faux négatifs pour les échantillons prélevés uniquement par voie orale était plus élevé que pour les échantillons prélevés uniquement par les narines en raison de la charge virale plus faible sur la salive. “Donc, si vous devez choisir, vous devez mettre l’écouvillon dans votre nez”, explique le Dr Patriquin.

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		source : inspq