Au général, Jonas Vingaard est resté indifférent aux attaques de Tadej Pogacar dans le port de Lers (11,4 km à 7%) et ne lui a pas laissé l’occasion de le troubler au mur de Péguère (9,3km à 7,9%). Romain Bardet, premier Français du classement général ce mardi matin (4e en 3’01), a manqué de chance dans cette dernière ascension et a perdu 3’30 au général. David Gaudu remonte à la cinquième place.

Matteo Jorgenson a été attiré par le Swell

Hugo Houle a fait plus que ramener à la maison une deuxième victoire du Tour de France au Canada. Il a remporté sa première victoire professionnelle en dehors du contre-la-montre. Double champion canadien du contre-la-montre (2015 et 2021), le coureur de 31 ans s’est ému à Foix en pointant son doigt vers le ciel en hommage à son frère, décédé tragiquement en décembre 2012 après avoir été percuté par un chauffard. en faisant du jogging. Membre de l’échappée de 29 coureurs qui s’est lancée vers le port de Lers et le mur de Péguère, il a manœuvré sans faute son coéquipier Michael Woods une fois que les proportions indigestes des ruelles de Péguère se sont arquées devant eux. Seul Matteo Jorgenson, disputant son premier Tour de France, est resté en contact avec le puncheur canadien, laissant filer Hugo Houle, qui a avalé la pente au fur et à mesure de son chemin. Le pilote Movistar, pris en étau, n’a rien pu faire contre le duo israélien Premier Tech et la descente imminente demeure son seul espoir de retour au Québec. Les risques qu’il a pris l’ont fait planer et même s’il a réussi à revenir sur Michael Woods, il était trop tard.

Vinegaard contrôle Pogacar

Le temps presse également pour Tadej Pogacar. Le Slovène avait prévu de harceler le Maillot Jaune dans les Pyrénées. Il a tenu parole aujourd’hui en s’attaquant aux derniers kilomètres du port de Lehrs. Transféré d’une équipe réduite – seul Sepp Kuss était encore fonctionnel à l’époque – Jonas Vingegaard est revenu sans mal auprès du fougueux coureur de 23 ans. Sur la balançoire le Slovène a attaqué pour faire la descente mais qui l’a suivi comme un aimant ? Jonas Vingaard, impassible. Jonas Vingaard (en jaune) n’a rien laissé à Tadej Pogacar (en blanc) (B. Papon/L’Équipe)
Les taux élevés du Mur de Péguère (9,3 km à 7,9 %) étaient une invitation alléchante à bousculer les certitudes de Vingaard. Au final, la seule chose qui s’est cassée dans cette ascension, c’est la chaîne de Majka qui, jusqu’à son accident, a donné le ton à Pogacar. Ce coup du sort a eu pour effet de renverser la hiérarchie dans le groupe de tête, l’énorme Sep Kus prenant les rênes et étourdissant les tendances offensives du Slovène. Mais ce dernier pourrait-il être simplement un changement de rythme? Selon sa conviction, forgée par la tente Granon, Tadej Pogacar veut attaquer, attaquer et encore attaquer pour se venger de Jonas Vingaard. Au risque de montrer ses défauts alors qu’il ne le fait pas, ou du moins de laisser croire à son adversaire qu’il n’en avait pas les moyens.

Le français en clair-obscur

Les Français ont eu une journée mitigée. David Goudou termine avec les favoris et remonte à la cinquième place du classement général. Longtemps il a collé au rythme que Geraint Thomas avait imposé comme une horloge mais a lâché prise dans les derniers mètres de Péguère. A 20 secondes de l’équipe Maillot Jaune en haut du mur, il a dû se débrouiller tout seul pour rattraper les leaders dans la descente. Au final, le pilote Groupama-FDJ est cinquième au général, à seulement deux minutes du podium. Ce n’est rien comparé aux déboires de Bardet. A l’arrivée, il compte 3’30 de retard sur le groupe des favoris et chute de la quatrième à la neuvième place du général, relégué à seulement quatre minutes de Geraint Thomas, toujours troisième. Le coureur de la DSM a été lâché dès le début du mur Péguère. Indigestion de repos la veille ? Coup de chaleur? Début de série après un Giro incomplet en mai ? Le retard est important et ses chances d’obtenir un Top 5 sont désormais minces. Barde a perdu lourdement dans la 16e étape de la ronde. (E. Garnier/L’équipe)