“Partage”
Mi-mars, lorsque les autorités ont levé la plupart des restrictions les plus récentes contre le Covid (expiration du carnet de vaccination et fin de l’obligation du masque), le Conseil scientifique a alerté sur les dangers d’une “fin” de l’épidémie inachevée. Elle a en effet recommencé depuis début mars, avec une reprise du nombre d’infections (140.000 à 150.000 nouveaux cas sont enregistrés quotidiennement en moyenne), ce que les chercheurs expliquent, entre autres, avec moins de précautions de la part des Français. “Il y a un mouvement général de relâchement, il ne faut pas le cacher”, a reconnu mi-mars le ministre de la Santé Olivier Véran. Dès l’automne 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiétait des dangers de la “fatigue pandémique”. Cette fatigue “est apparue très vite”, observe Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale.
“Redémarrage difficile”
Aujourd’hui, “les interactions sociales sont presque revenues à la normale”, dit-il. “Cela s’est produit progressivement et s’est intensifié au cours des trois à quatre derniers mois, avec l’avènement de la version Covid Omicron, que beaucoup de gens perçoivent à tort comme un rhume.” Ce que l’on observe dans le monde entier, c’est “une familiarité avec le risque”, explique-t-il. Mais si les Français ont l’habitude de vivre avec le virus, ce n’est pas sans conséquences : plusieurs études ont montré une “double voire triple augmentation des troubles dépressifs” depuis le début de la pandémie, indique Xavier Briffault, chercheur et psychologue au CNRS. spécialiste de la santé.