Posté à 17h00
Ariane Lacoursière La Presse
Pierre-André Normandin La Presse
La Presse a reçu mercredi les dernières données recueillies par le Centre interuniversitaire de recherche et d’analyse organisationnelles (CIRANO) sur la COVID-19. Depuis janvier, les chercheurs du CIRANO ont cherché à pallier les faibles données sur le nombre de cas au Québec, fragilisées par l’accès limité aux tests PCR, en mesurant l’incidence de la COVID-19 dans la province. Les chercheurs Roxane Borgès Da Silva, David Boisclair, Vincent Boucher, Nathalie de Marcellis-Warin, Pierre-Carl Michaud et Ingrid Peignier sondent chaque semaine un échantillon représentatif de 3 000 adultes québécois. On demande aux répondants s’ils ont eu le COVID-19 au cours des sept derniers jours. Les répondants peuvent avoir été testés positifs pour un test rapide ou PCR ou il peut s’agir d’un autodiagnostic basé sur les symptômes. La semaine dernière, 23 500 à 43 500 personnes par jour ont signalé un diagnostic positif de COVID-19. Il faut remonter à la semaine du 20 janvier 2022 pour voir un nombre aussi élevé. Alors que 3,8 % des personnes interrogées ont déclaré avoir été isolées en raison du COVID-19 au cours de la semaine du 24 au 29 mars, ce chiffre est passé à 5,7 % la semaine dernière.
De 224 000 à 305 000
Nombre de personnes infectées par la COVID-19 durant la période de sept jours entre le 31 mars et le 5 avril 2022, selon la méthode d’estimation CIRANO Source : Centre de recherche interuniversitaire en analyse organisationnelle En une semaine, l’incidence estimée par le CIRANO a augmenté de 30 % à 40 %. “Si nous avons la même augmentation la semaine prochaine, nous pourrions très bien dépasser le sommet de la cinquième vague”, a déclaré Borgès Da Silva, qui estime que la situation pourrait réduire la charge des hôpitaux. “Nous avons un système de santé fragile. “Si les absences augmentent beaucoup avec l’augmentation des cas, on pourrait mettre certains établissements, dans certaines zones, dans une situation plus vulnérable”, estime-t-il. Mme Da Silva note que depuis janvier, le nombre de cas enregistrés quotidiennement n’est jamais tombé aussi bas qu’à l’automne dernier, lorsqu’il y avait des journées avec 2 000 nouveaux cas ou moins. “Le plus bas que l’on connaisse depuis janvier est de 13.400 cas par jour par semaine du 10 au 15 mars”, note-t-il.
Hausse significative dans l’ouest du Québec
Les plus fortes hausses du nombre de cas ont été enregistrées cette semaine dans les régions de l’Outaouais, de la Capitale-Nationale, de l’Estrie et de la Mauricie – Centre-du-Québec. En Outaouais, le pourcentage de la population infectée par le virus est passé de 2 % à plus de 5 % en une semaine. L’est du Québec, particulièrement touché la semaine dernière, semble se diriger vers un plateau. “Cependant, il faudra encore une semaine pour que cette stabilisation soit confirmée”, a déclaré Da Silva. Tous les groupes d’âge montrent une augmentation du pourcentage de répondants qui disent avoir eu la COVID-19. Cependant, la hausse est particulièrement forte chez les jeunes de 18-29 ans, où le pourcentage de personnes infectées est passé de 4,66% à 7,81% en une semaine. A 50-59 ans, ce pourcentage passe de 2,37% à 4,32%, et entre 30-39 ans, de 4,50% à 6,74%.
Rapport journalier
Le bilan quotidien du gouvernement fait état mercredi de 28 décès supplémentaires, ainsi que d’une augmentation de 42 hospitalisations. Les 28 décès recensés jeudi portent la moyenne quotidienne estimée depuis sept jours à 17. La tendance est en hausse de 52 % depuis une semaine. Le Québec a également signalé 42 nouvelles hospitalisations. Les 1 582 personnes actuellement traitées représentent une augmentation de 28 % au cours d’une semaine. En revanche, la situation est moins tendue dans le service de réanimation, qui enregistre une baisse de 3% en une semaine. Les 3 777 nouveaux cas signalés jeudi portent la moyenne quotidienne à 3 044. Ainsi, la tendance augmente de 29% en une semaine. Ces chiffres ne reflètent probablement qu’une fraction du nombre total d’infections, en raison de l’accès limité aux tests PCR. Outre les cas détectés par les tests PCR, 2 580 personnes ont signalé ces derniers jours avoir été testées positives.