La benne est dans une “situation désespérée” à ce jour

“Des collègues de l’agence de Neuilly-sur-Marne ont fait un massage cardiaque avant l’arrivée des secours”, explique Sepur, spécialisée dans la collecte et le tri des ordures. Les équipes du Samu de Seine-Saint-Denis ont alors pris la responsabilité de l’éboueur et assuré “une réanimation cardiorespiratoire soutenue pendant plus de cinquante minutes tenant compte de l’âge et de la présence de facteurs de bon pronostic”, a expliqué à l’AFP le professeur Frédé du Département. “Lorsque le corps a été soulevé, l’équipe de secours a réalisé qu’il était toujours en vie”, a déclaré Sepur. Une demi-heure après qu’il a été déclaré mort, “la police a montré des signes de vie du patient”, a confirmé le professeur Adnet. “Nous avons envoyé une équipe et avons constaté qu’il avait un cœur qui battait, alors nous l’avons emmené aux soins intensifs de l’hôpital de Montfermeil.” Dans un “état désespéré”, jusqu’à aujourd’hui, la poubelle.

“Le phénomène Lazare”

Ce qui s’est passé est “une chose plutôt formidable, je n’ai pas encore eu de cas dans ma carrière”, avoue le professeur Adnet. Ce phénomène est appelé le “phénomène de Lazare”, en relation avec Lazare de Béthanie, que le Christ a ressuscité selon la Bible. “Les hypothèses explicatives ne sont pas encore convaincantes mais, néanmoins, nous pensons que lorsqu’on fait une réanimation intensive et que le cœur ne redémarre pas et déconnecte le patient, on change du coup le régime de pression intrathoracique”, explique le professeur et ancien chef des urgences. à l’hôpital Avicenne de Bobigny. “L’arrêt de la réanimation peut donc permettre au cœur de récupérer efficacement”, a-t-il ajouté. Mais “en regardant la littérature, on voit qu’il n’y a pas de cas où des patients ont réussi à le faire vivants”. Un autre phénomène pourrait s’apparenter à celui du “miracle” il y a une trentaine d’années. “On a vu des gens se réveiller dans leur cercueil. C’était à cause d’un empoisonnement aux barbituriques qui donnait des ‘images’ d’un patient mort.” Une cellule psychologique a été mise en place pour les collègues de l’éboueur qui ont subi “cette ascension émotionnelle”, a indiqué son employeur, pour qui il travaillait depuis dix ans.