Il y a quelques mois, le mot “campagne” a causé plus de vaccination que d’élection. Un malentendu étrange, qui traduit une course à la présidence, qui aura été largement dominée par des événements extérieurs. Sitôt lancée, la “campagne Tefal”, celle dans laquelle tout dérape, comme l’appelait Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, a dû succomber aux multiples bouleversements de la crise sanitaire de l’automne, venus empêcher la rencontre et l’organisation. oubli de toutes les observations étrangères au Covid-19. Elle a ensuite été piégée par les effets de la forte hausse des prix de son énergie fortement importée, dont l’importance n’a cessé de croître. Puis, de ceux d’une guerre en Ukraine, faisant à nouveau écran, empêchant le président sortant d’engager le combat comme il l’avait imaginé. Avant qu’elle ne soit ébranlée, à quelques jours du vote, une “affaire McKinsey”, qui est venue ébranler les Français sensibles aux questions d’évasion fiscale. Et cette polémique est aussi venue réactiver l’image d’Emmanuel Macron, président des riches. Habituellement, c’est la bataille électorale elle-même qui crée son lot de polémiques et de tensions politiques. NON cette fois. “C’est le Covid et la guerre qui l’ont fait”, a déclaré Julien Vaulpré, directeur général du cabinet Taddeo et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Mais en mettant en lumière des questions essentielles, comme l’inflation, l’énergie, la souveraineté ou la question de la défense européenne, pour lesquelles nous gagnerons probablement du temps. » Lire aussi : Résumé de ce qu’il faut savoir sur les douze candidats à la présidentielle

Disparition des indicateurs politiques

En conséquence, la réunion de 2022 n’a pas été ce à quoi s’attendaient les analystes politiques. La campagne n’était ni du “monde d’après” ni en réalité du “monde d’avant”. L’avenir du système de santé ou le sort des travailleurs “de seconde ligne” qui ont enduré le Covid-19 pendant la répression n’ont pas plus fait débat que les grands classiques des élections précédentes, comme la fiscalité des successions, la réforme institutionnelle ou la politique familiale . . Certaines des questions clés posées par les crises successives, qui ont pris la forme de crises à répétition contre la mondialisation et ont alimenté la montée des populismes un peu partout en Occident, ont été complètement ignorées. Au lieu de cela, le pouvoir d’achat « s’est imposé comme un mouvement de fond fort », décrit Brice Teinturier, écrasant des questions que nous pensions nécessaires, comme l’éducation, la santé ou le climat. Pourtant, présentes dans les préoccupations des Français et parfois même dans les programmes des candidats, ces questions n’ont pas réussi à faire partie du débat “à défaut de se transformer en contentieux électoraux”, poursuit-il. Tous les candidats ont évoqué les moyens de l’école, les problèmes de recrutement des enseignants et leurs très bas salaires ou encore la nécessité d’améliorer l’hôpital, sans vraiment alimenter les divisions. Il ne vous reste plus qu’à lire 55,96% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.