Comme les autres candidats – parmi les trois premiers – Valérie Pécresse paie le prix fort du vote utile. Mais cette défaite écrasante vient aussi valider une campagne irrégulière, tant sur la forme que sur le fond. Prise entre Eric Zemmour d’un côté et Emmanuel Macron de l’autre, la candidate LR n’a jamais choisi à quels électeurs elle voulait s’adresser en priorité. Au lendemain de la conférence, qu’elle a remportée le 5 décembre avec une ligne à la fois économiquement libérale et très stable pour la classe dirigeante, Valérie Pécresse a axé sa campagne de droite sur l’immigration, la sécurité et l’identité, promettant de “faire sortir Kärcher de la cave » et de souhaiter, depuis la Grèce, l’Union européenne financer « des murs de barbelés qui permettent aux nouveaux arrivants de converger vers les points de passage obligatoires ».
La candidate a alors tenté d’équilibrer son discours en mettant l’accent sur d’autres enjeux (éducation, santé, pouvoir d’achat), réalisant – trop tard – que son pool de voix était probablement avec Emmanuel Macron. Mais tout ce qu’il pouvait gagner d’un côté, il le perdait de l’autre, sans satisfaire personne au final.
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Dans ce va-et-vient incessant, le Chiraquien, peu connu des Français mais identifié comme partisan d’une droite libérale et moderne, a perdu son identité politique, se diluant, jusqu’à devenir nébuleux, illisible. Son choix, annoncé vendredi sur France Inter, de ne pas donner de consigne de vote pour le second tour, tout en disant pour qui elle voterait, a mis fin à une campagne jamais retrouvée et se termine comme elle avait commencé : dans une ambiguïté. Dimanche après-midi, dans un discours digne, elle a appelé entre ses rangs les électeurs à la suivre dans son choix de voter, « consciemment », en faveur de Macron.
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