Imaginez donc la place de la culture québécoise dans l’éducation des francophones et des non-anglophones. » Quand j’ai lu cette citation de l’enseignante Marie-Lou Bouchard, j’ai poussé un énorme soupir de découragement. Puis, quand j’ai lu cet autre extrait, dans un reportage d’ilmilie Dubreuil de Radio-Canada, j’ai littéralement frissonné : « Si on n’applique pas la loi 101 au Cégep, on va courir tout droit vers l’assimilation. « Culturellement, nous allons disparaître. SUPPOSITION? Au cours des dernières semaines, on a beaucoup entendu parler de l’obligation future des étudiants anglophones des cégeps de suivre trois cours en français. Comme l’a écrit la ministre Jolin-Barrette sur Twitter : « La langue commune au Québec est le français. “Grâce au PL96, tous les étudiants inscrits dans un programme collégial en anglais suivront désormais trois cours en français pour obtenir leur DEC.” Je n’arrive pas à croire qu’il n’y ait pas eu de tollé quand le président de la Fédération des cégeps a dit que 35 % de ses étudiants échoueraient parce que… ils ne parlent pas français. Cela ne vous fait-il pas hurler de savoir que chaque année, au Québec, des milliers d’élèves sortent de leurs bancs d’école sans en savoir assez sur la langue de Michel Treble ? Cela ne vous dérange pas de savoir que les jeunes anglophones (qui sont censés être des bilingues exemplaires) ne peuvent pas comprendre des textes en français ? Comment ces élèves peuvent-ils écouter une chanson de Roxane Bruneau, lire un livre de Dominique Fortier, regarder un film de Renée Beaulieu, comprendre une blague de Mariana Mazza s’ils ne parlent pas français ? Dimanche dernier, la ministre Nathalie Roy a dévoilé le plan de relance culturelle. La CAQ investira 226 millions au cours des trois prochaines années pour sauver un secteur durement touché par deux années de pandémie. Nous allons investir des millions dans une approche internationale. Voici ce que l’on peut lire sur le dessin : « La culture québécoise jouit déjà d’une réputation internationale enviable. En pleine ouverture des marchés étrangers, il est impératif d’intensifier nos efforts pour que les œuvres québécoises continuent de surprendre au-delà de nos frontières et de gagner de nouveaux publics. Pouvons-nous aussi « nous émerveiller à l’intérieur de nos frontières » et « conquérir notre propre public » ? Nous célébrons et soulignons ces jours-ci le vingtième anniversaire de l’album d’Ariane Moffatt Aquanaute. Si j’entre dans un Anglo CEGEP, combien d’étudiants sauront qui ils sont, pensez-vous ? Dans cette chronique, je vous parle souvent de la chanson Mommy, chantée par Pauline Julien, sur l’assimilation des francophones à l’anglais. Pouvez-vous croire que son neveu, Frédéric Julien, est professeur de littérature au Cégep Édouard – Montpetit? Comme il l’a dit à Radio Canada Émilie Dubreuil : « Nous éduquons les citoyens, les gens à qui nous apprenons à aimer une langue et un patrimoine. » Il est bien entendu favorable à l’application de la loi 101 dans les cégeps. Car il a peur que la chanson chantée par Pauline Julien se réalise. “Oh maman, dis-moi pourquoi il est trop tard, trop tard.”