“L’exploitation la plus massive des listes de noms juifs de la collection Vel’d’hiv.” En ces termes, deux syndicats, l’UEJF et J’accuse, lancent ce vendredi 8 avril, 48 heures après le premier tour de l’élection présidentielle, une campagne de SMS de l’équipe d’Eric Zemmour à destination des Juifs français. . Tous deux ont déposé une plainte conjointe contre X auprès du procureur, que BFMTV a pu consulter. Il vise explicitement le candidat de la Reconquête, qui a obtenu 7 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle.

Message “aux Français de confession juive”

Selon le document, Éric Zemmour est notamment accusé d’avoir utilisé illégalement une base de données « qui, directement ou indirectement », « révèle l’origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses » des personnes visées par la campagne de recherche. sans leur consentement. Auprès de BFMTV, l’équipe d’Éric Zemmour a confirmé être à l’origine de la campagne “Dix mille SMS”, qui est liée au site d’un candidat intitulé “Message d’Eric Zemmour aux Français de confession juive”. A partir du moment où elle a été supprimée, la page est restée liée entre le 8 et le 10 avril. Vous pouvez consulter sa version archivée à cette adresse. Bien que l’enquête cible explicitement les électeurs juifs, l’équipe d’Eric Zemour a assuré à BFMTV qu’elle n’avait pas constitué de base de données reliant les individus à leurs convictions religieuses.

La CNIL ouvre une directive

L’environnement du candidat explique avoir invité un courtier en données à envoyer le SMS, lui demandant de cibler les personnes qui ont partagé leur numéro de téléphone avec des organisations ou des services traitant de la question de l’antisémitisme. Avec BFMTV, l’équipe d’Eric Zemmour a affirmé ne pas connaître l’identité de ces organisations. Nous vous rappelons que la loi française interdit le traitement des données personnelles à connotation religieuse, malgré les rares exceptions. Avec BFMTV, une dizaine d’électeurs de confession juive se sont déplacés pour être ciblés en fonction de leur religion. Tous disent ne pas se souvenir d’avoir partagé leur numéro de téléphone avec une organisation, leur disant que leurs coordonnées pourraient être réutilisées pour la campagne d’Éric Zemmour. Après avoir reçu des informations à ce sujet, la CNIL a indiqué à BFMTV qu’une enquête était ouverte depuis le 9 avril. En cas d’utilisation frauduleuse de données personnelles religieuses, Éric Zemmour pourrait encourir des amendes administratives pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros. Il encourt jusqu’à cinq ans de prison et 300 000 euros d’amende.